Le poids des mots

Publié le par Albocicade

Il doit jubiler, le syndicaliste, oui, probablement.
Il avait parié sur la bêtise, et il a gagné.
Bêtise des journalistes, tout d'abord. Ces gens "qui expliquent aux autres ce qu'ils n'ont pas compris eux-mêmes"…
Alors, il a dit : "il va y avoir pénurie de carburant" devant un micro, une caméra, et les "spécialistes de l'information" ont immédiatement relayé le "scoop", trop heureux de montrer qu'ils sont "sur le coup"…
Sans prendre le temps de peser l'information, de vérifier… sans faire leur travail.
Il a balancé sa petite phrase et le pays entier l'a entendu.
Bien sûr, trois ou quatre heures après, les journalistes ont démenti : il n'y a aucune raison technique pour que la grève dans les raffineries "Total" paralysent le pays.
 
Aucune raison technique, c'est vrai. Mais c'est compter sans l'autre bêtise ; celle des auditeurs.
Un vent de panique a immédiatement soufflé, et les démentis ont été perçus comme une tentative de masquer la réalité.
Alors, puisqu'il "va y avoir" une pénurie de carburant… ils se sont précipités.
Troupeau bêlant, moutons de panurge.
Et se précipitant … ils provoquent ce qu'ils redoutent.
En un instant, les files de voitures se sont allongés dans les stations services, la vente de carburant a plus que doublé et s'est maintenue à ce niveau durant plusieurs jours, vidant littéralement les stocks.
 
Alors, bien sûr, surconsomation de panique + difficultés d'approvisonnement  = rupture de stock : il l'avait bien dit…
 

Publié dans Cigale en colère

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D
<br /> Vous êtes marrant vous! Comment être sur un coup qui n'arrivera pas,autrement qu'en le  provoquant? La loi de l'efficacité a ses règles, ils n'avaient pas le choix. A moins que plus malin<br /> qu'eux s'en soient servis pour arriver à leur fin. Et ma foi les syndicalistes y sont arrivés. On ne va quand même pas leur reprocher!<br /> <br /> <br />
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