Pentecôte 2018

Publié le par Albocicade

 

Il y a quatre ans, j'avais abordé la question du personnage énigmatique, en bas au centre de l'icône de la Pentecôte : le "Cosmos".

Cette année, c'est tout à fait inopinément que j'ai croisé des représentations différentes. D'une part (celle qui est en haut) une illustration d'un Lectionnaire syriaque du XIII° siècle (Mardin Syr. 41/2).

Comme je le notais à l'époque, la place en bas n'a pas toujours été  tenue par le "vieillard Cosmos". A l'origine, la place est laissé libre (mais dans certaines icônes, cette place est expressément une porte , généralement ouverte) mais on peut aussi y voir le prophète Joël tenant en main sa prophétie.

Et là, dans cette représentation syriaque, la porte est grande ouverte sur les peuples du monde entier à qui les Apôtres doivent annoncer la Bonne nouvelle du Salut. On y reconnaît, par exemple, un cynocéphale, de ce peuple dont est issu St Christophe.

Curieusement, une icône moderne que j'avais vu chez le cher "Moinillon" renouvelle le genre... tout en laissant à l'époque les commentateurs interrogatifs.

 

Mais c'est sur une fresque qui se trouve, je crois, dans un monastère serbe, que l'on voitd'une certaine manière la "représentation" du Cosmos la plus aboutie : la place est laissée ouverte, ou plus exactement, c'est une ouverture, une fenêtre sur l'extérieur, sur le monde extérieur, sur le "Cosmos"... (sachant que les Peuples de l'Univers sont représentés sur les côtés...)

Belle et sainte Pentecôte à tous

Publié dans icones

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L
Ah si j’avais lu ton article avant le cours d’iconographie de la semaine dernière, j’aurais pu donner quelques perspectives supplémentaires à mes élèves. Je garde en réserve pour l’an prochain
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M
Ne pensez vous pas que l’on pourrait voir dans « le barbu » de 2014 une illustration de la Monarchie du Père chère à la théologie trinitaire orthodoxe ? Le triple chapeau pouvant figurer les trois hypostases trinitaires et le cosmos qu’il tient en main est montré dans sa diversité (les douze tribus) dont il fait l’unite.<br /> Les représentations figuratives des peuples de la terre, ou la porte ouverte sur le jardin peuvent être alors considérés comme un déploiement de cette théologie :)
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A
Bonsoir Marie-Claire, et merci pour votre remarque, mais je crois pouvoir être formel : la réponse est "Non, le personnage en bas ne saurait en aucun cas être Dieu" : il est toujours (dans les manuels d'iconographie) crédité de l'appelation "Cosmos", "le monde", et il est précisé que les douze rouleaux sont les langues des peuples destinataires de l'annonce de l'Evangile, annonce faite par les Douze apôtres... (Voir le thème de la "Dispersion des Apôtres" qui attribue à chacun une partie du monde à évangéliser).