L'art du mépris
Je suis troublé.
C'est une photographie. Un crucifix… le Christ en croix.
Dans un environnement jaunâtre… de l'urine.
Un crucifix dans un bocal d'urine.
C'est une photographie dans une exposition, en France, financée en partie par des fonds publics.
Passés les premiers instants de stupeur (il y a des moments où je me dis que "l'art" est un des derniers refuges pour la stupidité volontaire) et même de colère (du genre "Mais ils sont pas bien, dans leurs têtes !!!"), je reste troublé.
Plus encore en tant que citoyen qu'en tant que chrétien.
Comme chrétien, disciple ô combien défectueux du Sauveur, je pense aux injures, aux crachats, aux violences que Jésus a eu à subir. A sa crucifixion, justement. Et à sa parole : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !"
Cette photo, avec tout ce qu'elle peut évoquer de mépris, de haine, de stupidité n'est qu'une injure de plus, une violence de plus.
Si les premières ne l'ont pas empêché de ressusciter, ces dernières ne l'empêchent pas d'être le Sauveur dont chaque humain a besoin. Et dans ce contexte, je pense aux pécheurs : non seulement à moi, mais aussi à "l'artiste", et à ceux qui ricanent plutôt que de pleurer devant une telle abjection.
Mais ceci relève, comme on dit, de la "sphère privée".
Ce qui m'indigne relève de la sphère publique. Non pas que j'ai la moindre nostalgie d'une église puissante et dominatrice : l'idée même m'en est absolument étrangère.
Mais imagine-t-on une photo équivalente avec dans le bocal, par exemple, une ménorah, ou un symbole bouddhiste, ou encore une simple plaque sur laquelle serait inscrit "le saint Coran" ?
Ou, pour ne pas se cantonner dans le domaine religieux, qu'y soit immergé un symbole de la République, le logo de la région en PACA, ou encore celui d'une équipe de foot…
Comment se fait-il que ce qui serait impensable, car susceptible d'offenser et de blesser les consciences, dans tout autre cas ne pose aucun problème lorsqu'il s'agit des chrétiens ?
L'article premier de la déclaration universelle des droits de l'homme (rédigée originellement en français, rappelons-le) aurait-il été modifié ?
Y lirait-on maintenant "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, sauf les chrétiens".
A moins qu'il n'y ait dans notre arsenal juridique un dispositif stipulant que "Ne sont à respecter que les groupes susceptibles de déclencher des émeutes…" ?
Est-ce donc à cela qu'est destiné l'argent public ?
S'il n'est pas dans les coutumes des chrétiens de répondre par la violence aux vexations, il ne nous est pourtant pas défendu de protester, comme le firent en leur temps Justin et Athénagore.
Aussi, à toutes fins utiles, j'indique ici les coordonnées de personnes et groupes impliqués dans cette exposition (que je reprends du blog Metanoïa).
Pour limiter les risques de débordement sous le coup de l'émotion, je n'indique que les contacts mail :
Mme la Députée-maire d'Avignon :
marie-josee.roig@mairie-avignon.com
M. le Président du conseil régional PACA :
M. le Directeur de l'Hôtel de Caumont qui héberge l'exposition :
Ministère de la culture :
service-presse@culture.gouv.fr
Club des actionnaires de LVMH, partenaire privé de l'exposition :
M. Lambert, galleriste et propriétaire de "l'œuvre d'art" :
Et merci à CLG pour avoir transmis l'info.