Semaine sainte
La semaine de la Passion constitue un paradoxe alimentaire.
Alors que nous continuons le "jeûne", c'est une semaine d'intense activité autour des fourneaux.
Il faut en effet préparer les plats particuliers qui accompagneront le repas de Pâques, après la Liturgie... c'est à dire vers minuit.
Cette Liturgie pascale débute vers 21 heures et dure un peu plus de 2 heures.
C'est un peu long pour les enfants qui, souvent, s'allongent sur une couverture posée au sol : "Si je m'endors, tu me réveilleras pour la Communion ?"
Et là, dans l'Eglise, seront placées les Koulitch (gâteaux cylindriques ornées des lettres XB pour "Christ est ressuscité" en russe) les œufs rouges (symbolisant la résurrection) la Paskha (un dessert à base de fromage, de forme pyramidale pour évoquer la "sortie d'Egypte").
Durant la Liturgie, ces aliments seront bénis, puisque si "l'homme ne vit pas de pain seulement", il est vrai aussi de considérer qu'il vit aussi de "pain" : il n'y a pas de séparation entre "sacré" et "profane", et le
repas est dans la continuité normale de la prière.
Après avoir réveillé les enfants pour la Communion, chanté les dernières hymnes, nous nous
retrouverons pour partager un repas. C'est l'avantage des paroisses "de campagne" : nous venons tous de loin, et il n'est pas vraiment envisageables de rentrer chacun chez soi. Aussi, la fête liturgique se poursuit tout naturellement.
Nourritures de l'âme, nourriture du corps.