L'argument ultime.
Au supermarché, du côté du parking, je le vois : un gamin d'environ 6 ans en train de consciencieusement soulager sa vessie contre un de ces grands panneaux (on appelle ça des "totems") qui portent le logo de l'enseigne.
Au même moment, un des employés du lieu l'interpelle :
- "Et alors, jeune homme, il ne faut surtout pas se gêner…"
Absolument pas impressionné, le gamin poursuit son affaire tandis qu'un homme sortant d'une voiture – en l'occurrence le père du morveux – prend sa défense :
- "Ben quoi ? Il avait envie !!!"
J'entends alors, confusément, l'employé désigner les talus plantés d'arbustes, à quelques pas de là, qui auraient nettement mieux fait l'affaire.
J'entends la mère décocher, venimeuse, que l'employé n'a certainement pas d'enfant, tandis que son rejeton termine en aspergeant ses souliers.
J'entends l'employé protester que, justement il en a, des enfants…
J'entends tout cela, mais mon esprit reste accroché, bloqué sur cette petite phrase : "il avait envie".
Comme si, telle une évidence, elle suffisait à tout justifier.
Comme si ce seul mot "envie" mettait à bas la nécessité d'éduquer les enfants…
Pauvre môme, finalement.