Attente

Publié le par Albocicade

Allongé sur le lit, j'attends. Il doit être 18 h et ma prochaine visite est prévue pour… demain 15 h. C'est le problème avec cette "crise sanitaire", les visites sont très réduite.
Oh, j'ai été autorisé à voir Dame ma Mère durant une heure, lorsque je suis arrivé. Et maintenant, il me faut attendre jusqu'à demain après-midi.
Je suis dans cette maison vide, à des centaines de kilomètres de chez moi, sans réseau. C'est le privilège de ce village : une zone blanche.
Oh, j'ai bien un peu prévu le coup. D'abord, j'ai pris "Le palais des larmes", un roman historique de Michel de Grèce sur Théodora… Figure contrastée que cette gamine miséreuse de Constantinople devenue impératrice de Byzance ! A vrai dire, je l'aime bien. Le livre, d'abord, malgré des bourdes assez incroyables (comme ces liturgies en latin à Alexandrie ou à Constantinople au VI° siècle!) : l'auteur arrive à dresser un portait crédible de cette femme incroyable.
Mais je l'aime bien aussi, elle, Théodora, celle qui a su ne pas oublier qui elle avait été avant de parvenir aux honneurs… De cela, j'avais déjà parlé il y a quelques années.
Ceci dit, passer toutes ces heures à lire le même texte, je ne sais pas faire. D'ailleurs, au fil de ma lecture me prend l'envie de comparer avec les sources… je veux dire, l'Histoire secrète de Procope, ce récit sordide où il rassemble tous les ragots qu'il a pu dénicher sur Théodora et Justinien, ceux-là même que, dans un autre ouvrage, il encense !
Procope, je suis sûr de le trouver dans la phénoménale bibliothèque (ou, plutôt, le "site") de Philippe Remacle. Je n'ai certes pas de connexion, mais j'avais pris la précaution, peu après le décès de l'excellent professeur, de récupérer une copie intégrale du site que je garde précieusement dans mes disques durs, de sorte que je l'ai avec moi, dans un ordinateur portable.
J'alterne du bouquin en papier à Procope
Et puis, l'envie me prend de farfouiller un peu le dossier Remacle à partir de la table des auteurs grecs (et quelques auteurs arméniens, chaldéens, syriaques…). Il y en a, des trucs improbables !
Comme par exemple ce "docteur Eznig Gorhpatzi" dont je n'ai jamais entendu parler.
Désoeuvrement, quand tu nous tiens…
Je récupère le texte des "Conseils" de ce bon Eznig pour le lire plus à l'aise, et corriger les quelques inévitables erreurs de numérisation qui s'y trouvent. Mais, Baste ! Quelle étrange manière de formuler les phrases… A la mode de Maître Yoda le texte est traduit !
Allons, si je veux y comprendre quelque chose, je restructure !
C'est long… peu importe, j'ai du temps devant moi, des heures…
De retour à la civilisation, je finis par comprendre que le bon "docteur Eznig Gorhpatzi" n'est autre que le vardapet Eznik de Kolb, un des touts-premiers auteurs arméniens.
Et comme j'avais fait le job, je ai (rapidement) finalisé le texte,
pour placer sur Academia ces
"Preceptes monastiques d'Eznik de Kolb"

 

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