Sous la dent

Publié le par Albocicade

Tandis que, moteur vrombissant, nous nous rendions en Vanoise, il y a presque deux ans, Monsieur mon frère me désigna une montagne sur la gauche : "Là, c'est la Dent de Crolles".
Dont acte.
Et voici que, avant hier, rendant visite à la Grande Cigale, je lui proposai de pousser jusqu'à Crolles. Par pour de l'escalade, non, juste une balade, parce qu'il faisait beau.
La "Dent", massif donjon de calcaire, domine la vallée, domine le village de ses flancs vertigineux. Dans un premier temps – on ne se refait pas – nous passons à l'église du village : j'ai repéré que s'y trouve un triptyque byzantin de Nicolaï Greschny.[1] Or, outre ce triptyque se trouvent, dans un "enclos" attenant, deux grandes icônes: d'une part Marie de Magdala au jardin rencontrant le Ressuscité, et d'autre part Luc et Cléopas, les pèlerins d'Emmaüs entourant le Christ.
L'ambiance est paisible, bienfaisante. Simple prière.
Sortant de l'église, nous retrouvons un soleil printanier, juvénile. Si l'intérieur de l'église était silencieux, au fur et à mesure que nous avançons par les ruelles, nous entendons, sur une mélodie classique des "kyrie eléison" s'élever dans l'air. Arrivant sur une place, nous voyons des jeunes jouer à la pétanque tandis que les "kyrié" sont de plus en plus audibles : une chorale répète dans le centre culturel voisin.
Profitant de beau temps, nous avançons à l'aventure, plus haut que le village. Un sentier pris sans raison particulière débouche sur une sorte d'avenue herbeuse : à gauche, la pente de la montagne, et plus haut les falaises ; à droite, une sorte d'immense talus à la pente raide, haut de peut-être 10 mètres, et long de plusieurs centaines, qui protège le village de tout ce qui pourrait venir de plus haut : avalanche, peut-être, torrents sporadiques lors d'orages estivaux, sûrement. L'endroit est bien entretenu, agréable.
Seul bémol, après notre promenade, nous avions un petit creux et, imprévoyance de ma part, nous n'avions rien à nous mettre sous la dent.
Notes :
[1] Il s'agit, pour le panneau central, d'une Deesis (intercession) avec le Christ au centre et , comme à l'ordinaire la Jean Baptiste à droite et la Mère du Sauveur à gauche : le dernier prophète de l'Ancienne alliance et la première croyante de la Nouvelle alliance. En outre, il a ajouté en proximité du Christ, les apôtres Pierre et Paul. Le panneau de gauche est une Pentecôte, tandis que celui de droite représente les femmes porteuses de myrrhe au tombeau du Christ, qui reçoivent l'annonce par un ange que le Sauveur est ressuscité.

Publié dans icones, Cigale en prière

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A
Un lecteur de ce blog vient de m'indiquer que les Kyrie eleison entendu ce samedi était la répétition du Requiem de Campra par les"choeurs de Grésivaudan"... son épouse était parmi les chanteurs.
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