Tu seras prêtre, mon fils !

Publié le par Albocicade

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Fin 361, un fils dévoué, âgé de 31 ans et libre de toute attache, cède aux appels répétés de son père, âgé de plus de 80 ans, pour lui prêter main-forte et le soutenir dans sa vieillesse chenue.

L'un et l'autre s'appellent Grégoire ; mais tandis que le jeune ne rêve que de se consacrer – à l'écart des tumultes du monde – à une vie d'étude et de prière ; le père, évêque de la petite ville de Nazianze en Cappadoce, compte sur ce fils pieux et instruit pour le seconder, voire lui succéder dans le ministère.

C'est un temps troublé, où – en des revirements successifs – la politique de l'Empire prétend définir la foi de l'Eglise, favorisant tel ou tel parti, exilant l'un pour le rappeler plus tard…

Combien d'évêques ont-ils été surpris à vaciller de la houlette, face à des confessions de foi dont ils ne mesuraient pas les implications ! Grégoire, le père, ne signera-t-il pas lui-même la "formule de Rimini", avant de la désavouer suite aux explications de son fils ?

Et le tout nouvel Empereur – ce Julien qui fut pourtant instruit dans la foi de l'Eglise avant de se jeter corps et âme dans les fables du paganisme, ce Julien que Grégoire, le fils, avait croisé durant leurs études, à Athènes – ne cherche-t-il pas à affaiblir l'Eglise afin de relancer les cultes païens ?

Oui, véritablement, l'évêque a besoin de son fils auprès de lui !

Mais voila, le fils ne l'entend pas de cette oreille. Prendre soin de ses parents âgés, oui, bien sûr, il le peut, il le doit. Mais être chargé d'une paroisse… voila bien une responsabilité qu'il se sent incapable d'assumer correctement, et qu'il se refuse à mal faire.

Si finalement il accepte –  à reculons – d'être ordonné, c'est dans un mouvement d'obéissance, mais avec le sentiment profond que son père vénéré lui a forcé la main : des années plus tard, il se plaindra encore de la "tyrannie" qui lui a été imposée.

Et aussitôt ordonné, il s'enfuit… pour ne reparaître que trois à quatre mois plus tard.

 

La brève homélie qu'il prononça lors de son retour pour justifier sa conduite (Discours I, chez Migne) ne lui parut sans doute pas suffisante ; aussi en rédigea-t-il une autre (ou plutôt un long traité en forme d'homélie, le "Discours II") dans laquelle il prend le temps de développer sa pensée.

 

Ce sont ces deux "discours" que j'ai mis en ligne sur Scribd et sur Archive.


Publié dans Cigale patristique

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A
<br /> <br /> Merci pour l'encouragement, mais c'est tout de même un gros boulot à préparer... Bon, si Dieu le permet, il y en aura d'autres <br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Merci. On en veut encore !<br /> <br /> <br /> <br />
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