Avé l'assent
Depuis l'époque où ce bon Erasme de Rotterdam inventait – sans vraiment le vouloir – une prononciation académique du grec, il y en a eu des innovations techniques.
Parmi lesquelles, le stockage et le partage numérique des données.
Pas seulement du visuel, texte ou image (ce qui fait que l'on peut maintenant de chez soi consulter le codex sinaiticus א, un manuscrit qui eut fait rêver ce pauvre Erasme s'il l'avait connu) ; mais aussi du son.
Du coup, il est maintenant possible d'écouter le Nouveau Testament grec lu par diverses personnes, un peu partout dans le monde.
Et là, outre le choix de la prononciation (érasmienne, grec moderne, ou encore "koïné" reconstituée), se pose la question de l'accent, et bien sûr de la qualité d'élocution du lecteur : le même texte nous parlera différemment selon qu'il aura été lu avec l'accent texan ou marseillais…
Pour ma part, ayant trouvé une page internet présentant plusieurs de ces lectures, j'en ai essayé quelques unes. Ma préférence va sans conteste à "Pella" : un phrasé souple, des intonations adaptées… on sent qu'elle maîtrise la langue. Et en plus, elle lit "avé l'assent", heu pardon, "avec l'accent"… grec, bien sûr.
Certes, elle n'a pas encore enregistré tout le NT (alors que d'autres l'ont fait), mais ce qui est fait est déjà pas mal. Et en plus, elle n'a pas adopté la prononciation érasmienne… ce qui aurait probablement plu à Erasme.