Constructeurs de paix
Tandis que certains rêvent de refaire la bataille de Lépante et que d'autres enragent de ce qu'aucune tête n'ait roulé par terre quand des excités ont déchiré des pages du coran devant la Maison Blanche, je m'interroge : n'y a-t-il que des têtes brûlées à s'exprimer ?
Où sont-ils, les "ouvriers de paix" ?
C'est vrai que, face à des furieux, on est en droit de craindre, mais doit-on systématiquement laisser le champs libre aux extrémistes ?
J'en étais là de mes réflexions lorsque, sur un site franchement intégriste musulman, je trouve parmi des commentaires belliqueux – suite à un article plein de hargne (et même d'appels au meurte) sur les déchireurs de coran – une petite voix qui ose s'élever.
Pas pour justifier un geste qui ne peut - au mieux - être perçu que comme une provocation stupide, mais pour ne pas se laisser entraîner par la haine.
Et cette petite voix trouve ces mots
"Ils cherchent la guerre, cherchons la paix !
Ils cherchent la flamme, allons chercher l’eau !"
Bien sûr, elle est révoltée. Bien sûr, en tant que musulmane, elle se sent méprisée, outragée, blessée. Pourtant, elle veut aller "chercher de l'eau" pour tenter d'éteindre les flammes de la haine.
Elle n'est pas représentative de l'islam ? Peut-être. Pas représentative de ceux qui hurlent en meute, quel que soit leur "camps" (et pas seulement dans l'islam) en tout cas. Mais est-ce une raison pour ne pas entendre sa voix ?
Puissions-nous être nombreux à faire la chaîne pour se passer les seaux…
Et même si ça ne règle rien, c'est toujours mieux que de cultiver la haine : c'est du moins comme ça que j'ai compris l'Evangile.