La logique des choses.

Publié le par Albocicade

 

"Nous sommes en guerre !" C'est par ces mots que notre président a débuté une allocution le 16 mars 2020, au début de la "crise du Covid".
De fait, peu à peu et par divers éléments, nous sommes entrés dans une "psychologie de guerre" : tout un tas de détails qui nous auraient parus impensables sont subrepticement entrés dans notre quotidien.
Il y eu d'abord l'assignation à résidence (les fameux "confinements"), l'usage de "laissez-passer", puis les couvre-feux[1]… Toutes choses impensables dans un pays "libre".
Puis ce furent les pénuries alimentaires (d'accord, ça n'a touché que l'huile et la moutarde, mais tout de même… je n'avais plus vu cela depuis la "crise du sucre" de 1974 !).
Puis le rationnement des carburants (on trouve même des tutos sur internet pour fabriquer son propre gazogène !), puis les incitations à moins se chauffer (vive les pulls à la maison !), et surtout à moins consommer d'électricité (EDF étant même en mesure de contrôler notre chauffe-eau électrique, d'après ce qui nous a été expliqué par de doctes journalistes).
Et depuis quelques jours, nous avons droit à des messages télévisés nous informant que le gouvernement va nous envoyer des messages d'alerte sur nos téléphones portables en cas de "danger majeur"… FR-Alert[2], version moderne de la sirène d'alarme.
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Bon, je ne vais pas faire une analyse détaillées de toutes ces "nouveautés", mais une au moins me retient : la question "électrique. A la vérité nous avons là un paradoxe à entrées multiples : la production d'électricité par les centrales nucléaires était censée garantir l'indépendance énergétique de la France et ce à un coût modéré et contrôlé. Or, comme d'une part l'uranium nécessaire au fonctionnement des centrales est intégralement importé (Kazakhstan, Niger, Ouzbékistan ou Australie), il y a lieu de s'interroger sur cette "indépendance énergétique" ; et comme d'autre part, les accords européens ont indexé le prix de vente de l'électricité  sur le coût du gaz… ce prix est  devenu incontrôlable. Face à cela, le gouvernement nous invite à économiser l'électricité en baissant le chauffage dans nos maisons, mais dans le même temps et le même mouvement nous incite à remplacer d'une part nos véhicules thermiques (essence, diesel) par des véhicules électriques[3], et d'autre part nos systèmes de chauffages par des pompes à chaleur qui fonctionnent aussi à l'électricité, ce qui signifie une énorme augmentation de la demande, il y a de quoi s'interroger…
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Du fond de ma campagne, je regarde cela d'un oeil dubitatif…
Et je repense à cette phrase de notre président en septembre 2020, dans laquelle il affirmait ne pas croire "au modèle Amish".
Fichtre. Peut-être considérait-il que les Amish, ces sympathiques protestants américains pacifistes et technophobes, sont de dangereux gaspilleurs, et qu'il convient d'être moins énergivores qu'eux, plus vertueux aussi. Va-t-on bientôt nous parler de parcimonie, de sobriété heureuse ?
N'est pas Pierre Rabhi qui veut.
 
Les notes :
[2] Il est même précisé, sur le site gouvernemental de FR-Alert, que l'alerte pourra s'accompagner d'un lien vers une page donnant de plus amples détails sur le danger en question… Je ne donne pas deux semaines avant que des escrocs n'utilisent ceci pour renvoyer vers des sites qui pourront récupérer nos données personnelles, bancaires, etc.
[3] Heureusement, selon la ministre, l'électricité contenue dans les batteries des voitures électriques pourra toujours être réinjectée dans le réseau, constituant ainsi une "réserve stratégique" !

Publié dans Ecologie - théologie

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