An nouveau

Publié le par Albocicade

Il y a deux jours, c'était le 1er Septembre, début de l'année ecclésiale. Et l'année ecclésiale débute avec la fête "pour la Sauvegarde de la Création".

La question écologique vue non pas seulement d'un point de vue économique, humaniste ou technique, mais aussi du point de vue spirituel.

Sauvegarde de la Création. Il ne s'agit pas tant de "protéger" la Création que d'arrêter de la massacrer au nom du profit et du droit égoïste à en user et abuser sans limite autre que l'extinction des espèces.

"Nos jouisseurs, en effet, n'épargnent pas même le fond des mers. On ne se contente pas d'inquiéter les poissons qui vivent au sein de l'eau, , on poursuit aussi les malheureuses bêtes incrustées dans les bas-fonds et on les ramène à la surface. On va saccager les bancs d'huîtres, on pourchasse l'oursin, on capture la seiche rampante, on arrache le poulpe u rocher qu'il agrippe, on extirpe les mollusques de leur socle. Toute espèce d'animaux, qu'ils nagent dans les eaux de surface ou dans les abîmes de la mer son ainsi ramenés à l'atmosphère.

L'appétit de jouissances leur [aux ingénieurs de la pêche]  a fait imaginer les engins les plus variés adaptés à chaque espèce. "[1]

 

Samedi 1er Septembre 2018, les "néonicotinoides" (des insecticides neurotoxiques inventés dans les années 1990 et qui n'auraient sans doute jamais du être utilisés) ont enfin été interdits en France. Et les braves journalistes précisent que cette interdiction a pour but de "protéger les abeilles". Ce qui bien sûr est faux : arrêter de faire du mal à une population, ce n'est pas la protéger, c'est juste arrêter de lui nuire. Et encore, est-ce vraiment désintéressé ?

 

Sinon, en France, un Ministre d'Etat a démissionné. C'est important, un Ministre d'Etat, c'est presque un Premier Ministre. Et sa démission ébranle fortement l'Etat. Enfin, normalement. Parce que là... comment dire... Ben, il ne se passe pas grand chose. Pas de Cellule de Crise, pas de bouleversement. Après tout, ce Ministre d'Etat était seulement ministre de l'Ecologie. On lui a mis un titre ronflant pour lui apprendre à attendre, à patienter et à se taire. A force d'avaler des couleuvres, sans doute est-il devenu quelque peu ophiophobe.

Alors, il a quitté le gouvernement pour tenter d'aider à une prise de conscience de la gravité et de l'urgence du problème. Il l'a fait à sa manière : c'est déjà beaucoup.

 

D'autres l'ont dit et fait autrement :

"C’est pour cela que la solution du problème écologique, si nous allons vraiment à l’essentiel, c’est que l’homme ne vive plus selon ses passions, que l’homme ne se laisse plus dominer par son égoïsme, par sa soif de plaisir, de pouvoir, de domination, par son agressivité, mais qu’il mène, au plus intime de lui-même, ce combat spirituel dont nous parlent les Pères et qui consiste à lutter non seulement contre les actes égoïstes, mais même contre toutes les «pensées» qui nous mettent en contradiction avec Dieu, en contradiction avec les autres, et qui nous incitent à utiliser les créatures pour notre seul plaisir, pour notre seul avantage, et qui nous opposent aussi aux autres, nous faisant considérer les autres hommes comme des choses, comme des objets que nous manions à notre guise et que nous asservissons à notre volonté de pouvoir, de domination ou de jouissance."[2]

 

[1] Bon, ce n'est pas dans un rapport d'un quelconque parti écologiste que j'ai trouvé cette description,  mais dans une Homélie de St Grégoire de Nysse (PG 46.454) dont la traduction se trouve dans "Riches et Pauvres dans l'Eglise ancienne".

[2] Homélie du P. Placide Deseille, du Dimanche 29 août 2004, publiée dans le bulletin "Les Amis de Solan", Numéro 46, Juillet

Publié dans Ecologie - théologie

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