La carte

Publié le par Albocicade

Pardonnez-moi de faire un retour en arrière de plusieurs mois ; à ce moment de l'été dernier où, debout sur le rocher, je regardais le corps gisant, pantelant, ensanglanté de la Blessée.

Les secours, venus de tous côtés, s'activent au mieux. Un des policiers venus sur site tente de remplir les formulaires idoines, malgré mon incapacité à comprendre les questions, à y répondre. Puis, par le truchement d'un infirmière qui parle français, il me demande une "carte".

Je crois comprendre, fouille dans le portefeuille de la blessée et en extirpe une carte plastifiée, la montre d'un air dubitatif au Pandore qui me la prend avec un sourire rassurant.

C'était il y a des mois, donc.

Sous un soleil de plomb, la blessée fut placée dans une coque gonflable, puis fut hélitreuillée pour être dirigée vers un grand hôpital universitaire.

Après une prise en charge en service d'urgence, il fallut la faire longuement opérer[1] avant de pouvoir envisager un rapatriement. Période éprouvante, certes.

Tout cela coûte cher, très cher. Pourtant, et quoique nous soyons à l'Etranger, nous n'avons pas à avancer les frais.

Elle avait, avec elle, sa carte de Sécu Européenne : tout était simplifié. Je n'ose imaginer ce qui se serait passé si elle ne l'avait pas eu... Les dossiers administratifs à remplir dans une langue que nous ignorions, les frais à avancer en attendant un remboursement... de quoi se retrouver à découvert en quelques jours.

J'en parle d'autant plus que, de tout notre petit groupe, elle était la seule à l'avoir, presque par inadvertance...

Alors, et même si ce n'est guère dans mes habitudes , je ne peux que vous enjoindre à avoir ce petit sésame avec vous. Notez, par ailleurs, que la carte n'étant valable que deux ans, il faut la renouveler régulièrement.

 

 

[1] Quelque chose comme 6 heures de bloc...

Publié dans Vie quotidienne

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