Irrigation
"Le facteur limitant, pour les cultures, dans 90 pour cent des cas, c'est l'eau !"
C'est mon frère, éminent chevrier en face d'une magnifique montagne, qui le dit.Et comme nous avons fait, en partie, les mêmes études, ce n'est pas moi qui le contredirai.
Mais dans mon jardin, le facteur limitant pour arroser, c'est le temps. Il faudrait passer au minimum trois à quatre fois par semaine… et il arrive bien des fois que de 10 à 12 jours, je ne trouve pas le moment pour aller arroser.
Aussi, cette année, c'est décidé : j'ai mis un système automatique. Oh, rien de bien compliqué : une petite pompe immergée, et un programmateur, pour que chaque soir, à la fraîche, il pleuve un peu sur mes plantations.
Et en installant tout ça, je repense à une anecdote qui est arrivé à un voisin, alors qu'il était au Sénégal.
Il s'agissait d'irriguer des cultures, en périphérie du fleuve Gambie.
Je cite :
"Pour éviter une trop grande évaporation de l'eau, nous installons un système de canalisations, non sans difficultés. Des aménagements hydro-agricoles d'envergure remontent sur plusieurs kilomètres, l'eau du fleuve Gambie sur de nouveaux périmètres de cultures maraîchères : oignons, choux, aubergines, bananiers. Les paysans mettent bout à bout des kilomètres de tuyaux en PVC, du matin jusqu'au soir, fiers de leur travail. Chaque tuyau mesure quatre mètres de longueur. Le soir, nous les emboîtons les uns dans les autres. Mais au matin, surprise ! Tous les tuyaux ont été déboîtés ! Ce sont sûrement les génies du fleuve qui ont passé la nuit à défaire le travail de la veille pour signifier leur mécontentement. Les paysans refusent de continuer les travaux : "les djinns ne veulent pas de cette installation, c'est eux qui ont cassé notre travail", disent les paysans de Wassadou."
En fait, il s'agissait d'un phénomène de dilatation des tuyaux : il a fallu creuser des tranchées durant la journée, puis – de nuit - enterrer les tuyaux emboîtés. Dès lors, l'irrigation a pu se faire dans de bonnes conditions…
Il raconte cela et plein d'autres choses, dans son livre (paru à titre posthume).
Un livre qui m'a été offert tout dernièrement…
Au fait, quand je dis que mon frère habite en face d'une montagne magnifique, je mens ?