Le cercle

Publié le par Albocicade

Drôle de temps, en ce moment. Ou plutôt, déplaisante période.
La vie s'étrique, se réduit à aller travailler et rentrer chez soi.
Et encore, pour ceux qui ont du travail. Je veux dire, pour ceux qui, ayant un travail, ne sont pas obligés de le faire de chez eux, en "télétravail"… Pour eux, c'est "maison – maison".
Et que faire pour ne pas se racornir en simple outil de production ?
Inviter des amis ? N'y pensez pas, vous risqueriez de les contaminer sans le savoir. Ou de les faire retourner trop tard…Couvre-feu oblige.
Sortir ? Oui, sans doute, mais pour aller où, faire quoi ? Elle est mitigée la joie d'aller quelque part pour en être réduit à manger un sandwich froid dans sa voiture… Quant à regarder les télésièges arrêtés se balancer au gré du vent, l'idée peut sans doute plaire, mais uniquement à des forcenés du surréalisme.
Heureusement, il y a l’Église, les retrouvailles dominicales au milieu des volutes d'encens, à la chaude lumière des cierges. Quoique, là encore… c'est quelque peu compliqué. Et pour tout dire, je vous ai scrupuleusement raconté toutes les liturgies auxquelles j'ai pu participer en 2020. Elle est relatée là.
Et cela me désole. Parce que, "Eglise", ça veut dire "assemblée", et qu'une assemblée dispersée… ça ne ressemble pas à grand chose. L'Apôtre Paul va même plus loin en désignant l’Église comme le "Corps du Christ".
C'est à ce propos que je vous partage un passage tiré de la Sixième instruction de St Dorothéos de Gaza :
 
"Que chacun, selon qu'il le peut, travaille pour le Corps. Soyez toujours empressés à vous aider les uns les autres, soit en instruisant et en semant la parole de Dieu dans le cœur de votre frère, soit en le consolant au temps de l'épreuve, soit en lui prêtant main-forte et en l'aidant dans son travail. En un mot, ayez soin, chacun selon son pouvoir, comme je l'ai dit, d'être unis les uns aux autres. Car plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu.
Pour que vous compreniez le sens de cette parole, je vais vous donner une image tirée des Pères : Supposez un cercle tracé sur la terre, c'est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. On appelle précisément centre le milieu du cercle. Appliquez votre esprit à ce que je vous dis. Imaginez que ce cercle, c'est le monde ; le centre, Dieu ; et les rayons, les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l'intérieur, ils se rapprochent les uns des autres en même temps que de Dieu. Plus ils s'approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s'approchent de Dieu. Et vous comprenez qu'il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l'extérieur : il est évident alors que, plus on s'éloigne de Dieu, plus on s'éloigne les uns des autres, et que plus on s'éloigne les uns des autres, plus on s'éloigne aussi de Dieu.
Telle est la nature de la charité. Dans la mesure où nous sommes à l'extérieur et que nous n'aimons pas Dieu, dans la même mesure nous avons chacun de l'éloignement à l'égard du prochain. Mais si nous aimons Dieu, autant nous approchons de Dieu par la charité pour lui, autant nous sommes unis à la charité du prochain, et autant nous sommes unis au prochain, autant nous le sommes à Dieu.
Que Dieu nous rende dignes d'entendre ce qui nous est avantageux et de le réaliser ! Car autant nous aurons soin d'accomplir avec empressement ce que nous entendons, autant Dieu nous donnera toujours sa lumière et nous enseignera sa volonté."

 

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