Comme un livre fermé

Publié le par Albocicade

Dernièrement, j'ai cité Pline l'Ancien.
Comme le raconte son neveu, Pline le Jeune, l'auteur de  l'Histoire Naturelle est mort en 79 de notre ère, à Stabia, alors qu'il tentait de porter secours aux victimes de l'éruption du Vésuve.
Vapeurs toxiques, chaleur intolérable, cendres et scories... en deux jours plusieurs villes disparurent de la terre, du monde des vivants ; ensevelies avec leurs défunts, leurs animaux, leurs ustensiles de la vie courante, leurs fresques... et leurs livres.
Car oui, il y avait des livres.
Du moins, on en a retrouvé à Herculanum. Des rouleau de papyrus.
Protégés des flammes, ils n'avaient pas brûlé, mais – comme dans un four trop chaud – ils s'étaient carbonisés, et étaient restés "intacts" pendant des siècles.
Aussi, lors des premières fouilles de la "villa des papyrus", au XVIIIe siècle, après s'être demandé à quoi avaient bien pu servir ces grosses tiges de charbon, on se rendit compte de leur nature. Mais de là à connaître leur contenu... (On lira avec intérêt la "Notice sur les manuscrits trouvés à Herculanum", de 1841)
On essaya d'en dérouler, c'était les détruire irrémédiablement pour ne récupérer que des fragments à peine utilisables.
Non ! Ce n'était pas la bonne méthode.
Il fallait trouver une technique non invasive pour arriver à lire ces livres... sans les ouvrir.
Et il semblerait que l'on soit sur le point d'y parvenir, à grand coup de technologie de pointe.
(Pour les anglophones, il y a cet article de qualité !)
Bon, il reste du boulot, mais il n'est pas exclu que dans un proche avenir, d'ici quelques années, on ait accès à des textes grecs et latins inconnus, inédits.
Un peu comme ce fut le cas avec les textes gnostiques de Nag Hammadi ou les textes juifs de Qumrân. L'archéologie a encore de beaux jours devant elle.

Publié dans Vie quotidienne

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