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Publié le par Albocicade

Le trajet que je suis pour me rendre au travail enjambe une rivière. Enfin, plutôt un ruisseau : 3 m de large, 15 cm de fond, pas de quoi se hausser du col...

Dernièrement, alors que pour la première fois depuis longtemps un soleil un peu chaud incitait à la flânerie, je fis une halte sur la passerelle.

Là, tandis qu'immobile je me laissais gagner par la douce chaleur, je les vis – sous mes pieds – qui faisaient de même.

Alignés, bien parallèles, eux aussi se réchauffent, immobiles : des dizaines de petits poissons de rien du tout.

Immobiles ? Voire ! Oh, bien sûr, ils semblent ne pas bouger, restant exactement sur place. Mais justement, ne font-ils pas face au courant qui charrie brindilles et feuilles ?

S'ils étaient aussi immobiles que ça, ne se feraient-ils pas – eux aussi – emporter par le courant ?

Ainsi, leur immobilité apparente est le résultat d'un effort constant, parfaitement calé sur la vitesse de l'eau. Et lorsque l'un d'eux se relâche, il est emporté vers l'aval, avant de reprendre position face au courant...

Comment ne pas voir, dans ces petits poissons (n'ai-je pas, il y a quelque temps, déjà parlé de ces pisciculi* ?) une image de notre condition, surtout lorsque ces poissons se réchauffent au "Soleil de justice", un peu comme certaines cigales.

Note

* Pisciculi (petits poissons) est le mot employé par Tertullien dans son Traité sur le baptême

** J'avais, pour illustrer ce billet, emprunté une image à un autre blog, avant de pouvoir mette les miennes. Il est justice que je je continue à indiquer ce joli site.

Publié dans Vie quotidienne

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S
Excellent, merci Joelle
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