Du levant au couchant du soleil
Du point où le soleil se lève
Jusqu'aux limites de la terre,
Chantons le Christ notre prince
Né de la Vierge Marie.
Le bienheureux créateur du monde
Revêt un corps d'esclave ;
Par sa chair il libère toute chair
Afin de ne pas perdre ce qu'il a créé.
La grâce du ciel pénètre le sein maternel scellé ;
Le ventre d'une vierge
Porte des mystères
Qu'elle ne connaissait pas.
La demeure de son cœur très pur
Devient soudain le temple de Dieu ;
Sans le contact d'aucun homme,
D'une parole elle conçoit son Fils.
La Mère met au monde celui que
Gabriel avait annoncé,
Et que, tressaillant dans le sein maternel,
Jean reconnaissait.
Il a supporté de coucher sur la paille,
Il n'a pas refusé la crèche ;
Il s'est nourri d'un humble lait,
Lui qui rassasie même les oiseaux.
Les chœurs d'en-haut se réjouissent
Et les anges chantent Dieu,
Le pasteur, créateur de tout,
Se montre à des pasteurs.
Gloire à toi, Jésus,
Qui es né de la Vierge,
Comme au Père et à l'Esprit bienfaisant
Dans les siècles éternels. Amen.
Belle et sainte fête
de la
Nativité du Sauveur
Note :
Ce petit "poème" correspond aux sept premières strophes (la dernière est un ajout) d'une hymne alphabétique en latin (le "A solis ortus cardine") de Coelius Sedulius, vers 430.