La vérité questionnée

Publié le par Albocicade

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Ils sont face à face.
L'un est accusé, l'autre juge.
L'accusé est juif : Yeshoua' bar Yossef ; le juge est romain, Pontius Pilatus.
L'un parle araméen, l'autre latin. Forcément, il y a un interprète.
A vrai dire, il est curieux, cet accusé, qui répond à côté non pour esquiver l'accusation, mais pour la dépasser.
 
Pontius Pilatus :  "Es-tu le roi des Juifs ?"
Yeshoua' : "Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?"
Pontius Pilatus : "Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi : qu'as-tu fait ?"
Yeshoua' : "Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n'est pas d'ici-bas."
Pontius Pilatus : "Tu es donc roi ?"
Yeshoua'  : "Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité : quiconque est de la vérité écoute ma voix."
 
Et vient cette question :
Quid est veritas ?
Qu'est-ce que la vérité ?
Question désabusée, fin de non-recevoir : il n'écoutera pas la réponse, il ne peut y avoir de réponse, et en tous cas, ce n'est pas cet autochtone sans culture qui pourrait apporter une réponse intéressante – encore moins une réponse définitive – à cette énigme de la pensée.
Il lui a suffit de 14 lettres pour résumer ce questionnement fondamental.
 
En fait, il n'en faut pas plus pour la réponse.
Et même, celle-ci est contenue dans la question : il suffit de reprendre ces 14 lettres, et de les redistribuer.
 
Est vir qui adest
C'est l'homme qui est là.
Pas n'importe quel homme, Pontius Pilatus, pas celui que tu rencontreras tout à l'heure, ou demain.
Non, Pontius Pilatus, c'est l'homme qui est là, présent devant toi.
Ce Yéshoua' que tu vas envoyer à la mort, comme ça, sans même une raison qui te convainque toi-même.
 
Oh, je sais bien, le procédé de l'anagramme ne prouve rien. Il n'est d'ailleurs pas là pour cela ; c'est juste un jeu de mot, une illustration. Et pourtant, comme il colle bien au réel, celui-là !
 
Jn 18.33-38
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L
Je n'avais jamais réalisé ce coup de l'anagramme en latin. Mais je trouve l'apparente absence de réponse de Jésus bien plus criante que tout!
Répondre
S
Par sa seule Présence, Jésus (= Vir qui adest) répond à la question posée par Pilatus.<br /> On prétend que les anagrammes ne prouvent rien. Certes, un mystère, d'ailleurs, ne peut - et n'a pas à, être prouvé ; il ne peut être, le cas échéant, "que" révélé. Autre exemple d'anagramme qui ne prouve rien : "Révolution Française", qui donne :"Un veto corse la finira".