Dimanche des Palmes 2012
Pourquoi, année après année, le Dimanche des Rameaux me laisse-t-il dubitatif, presque amer ?
Probablement l'ambiguïté de ce jour en est-elle la cause. Comment se réjouir à la veille du festival de la couardise ?
Car enfin, tous ces enthousiastes qui y vont de leurs "Hosanna au Fils de David", où seront-ils, dans cinq jours ? Peut-être pas dans la foule hurlante qui réclame la mort de Jésus, non, je l'espère. Mais comme ils se font discrets, alors, comme ils se cachent…
Il n'y a rien d'exaltant à se réjouir avec une bande de lâches…
Ou alors, c'est que je ne suis qu'un âne, que je ne comprends rien.
Un âne, après tout, ce n'est pas si mal, le jour des Rameaux.
Je ne comprends rien, mais au moins, je porte le Roi de Gloire;
Je ne comprends rien ? La preuve : me voici en train de m'indigner de ce que ces acclamateurs du Dimanche étaient bien discret le Vendredi suivant. Comme si je valais mieux qu'eux. Quel empoutré oculaire, de surcroît scrutateur de paille, je fais !
Le Roi de Gloire ne disait-il pas : "Si vous ne devenez comme des petits enfants…"
C'est que des petits enfants, il y en avait, ce Dimanche-là.
Et justement, il est question d'eux à l'office de vêpres de ce jour :
Monté sur un ânon,
ô Christ,
tu acceptas l'hymne de victoire
de la part d'enfants sans malice
tandis que tu marchais vers ta Passion,
toi que les Anges célèbrent
au chant du trisaghion.*
NB : le "Trisaghion", c'est ce que les Anges chantent en l'honneur de Dieu "trois fois saint". cf Esaie 6. 3