En forme d'apophtegme

Publié le par Albocicade

C'était il y a bien des années, dans un bureau de la section grecque de l'IRHT, au collège de France.
Mon interlocuteur et moi devisions manuscrits du Nouveau Testament, critique textuelle, variantes, citations anciennes... discutant les valeurs respectives des différentes éditions critiques. En arrière plan se profilait la valeur même du texte transmis. Quel crédit peut-on accorder à un texte qui comporte des milliers de variantes ? A vrai dire, l'immense majorité de ces variantes est sans la moindre incidence théologique, et les rares variantes un peu importantes sont bien connues et ne posent pas non plus de problème insurmontable.
Au bout d'un moment, nous convenions que la question est mal posée. Certes, les études savantes sont souvent utile et nécessaires, mais elles ne touchent pas au coeur de la question. Car la réalité de l'Evangile c'est qu'il est là non pour être disséqué, mais pour que le témoignage des Apôtres – ce témoignage qui porte sur l'amour de Dieu qui va jusqu'à la Croix, et à la Résurrection du Christ – soit entendu, reçu, cru.
C'est alors que mon ami, avec un bon sourire, dit :
"Et, comme avait dit un jour Thomas Roberts..."
Puis, se saisissant – dans une posture quelque peu théâtrale – de son Nouveau Testament grec dans sa main gauche tandis que sa main droite en frappait la couverture scandant ses mots pour accentuer son propos et  prenant l'accent et l'intonation du pasteur d'origine galloise, il se mit a proclamer :
"Tout est vrai,
tout est glorieusement vrai,
tout est glorieusement et magnifiquement vrai !"
C'était un bon résumé.
C'est un peu en forme d'apophtegme qu'à mon tour je transmet cette parole : Abba Joseph rapportait qu'abba Thomas disait...
 
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