Méditation au Tchotki

Publié le par Albocicade

 

Dernièrement le tchotki, ce petit "chapelet de laine", est revenu dans ma main.

D'abord, un ami exilé en bordure d'océan m'a demandé de lui en trouver un, et pendant que j'y étais [puisqu'il y a beau temps que je ne trouve plus le mien] j'en ai profité pour en prendre un aussi pour moi.

Ensuite, une amie m'a demandé mon opinion sur trois livres : "Les récits d'un pèlerin russe", la "Petite philocalie de la prière du coeur" et "L'entretien de St Seraphim de Sarov avec Motovilov"... ouvrages que je ne peux que recommander.

Enfin, je suis retombé sur un vieil article du P. Lev Gillet sur la prière du coeur, dans lequel il invite à prendre le temps de méditer sur les mots employés...

 

Bref, et sans me prendre pour quelque pieux moine, il m'arrive lorsque je marche de le prendre en main et de tisser ma pensée sur quelque courte phrase.

Bienb sûr, la plus classique pour moi est le

"Seigneur Jésus, Fils de Dieu,

aie pitié de moi pécheur."

ou sa "version longue"

"Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant,

aie pitié de moi pécheur."

Je sais, la différence peut sembler minime, mais elle entraîne autrement dans la réflexion.

Mais parfois, j'utilise d'autres phrases.

Ainsi, le célèbre "ichtus", en grec ou en français :

Ιησους Χριστος Θεου Υιος Σωτηρ

Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur

 

Parfois encore, c'est en arabe, selon une formule célèbre

Bism-Allāh ar-Raḥmān ar-Raḥīm

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

que je prends dans son sens trinitaire*

et que j'entrelace avec son explicitation fournie par Macaire III d'Antioche

Al-Masih Ibn Allah, Alim Muḥarir

Christ, Fils de Dieu, Souffrance libératrice.

 

A un ami, outrancièrement pentecôtisant, qui me reprochait de rabâcher toujours les mêmes mots, les mêmes "redites", alors que lui se targuait de prier des heures "dans l'Esprit saint", par des prières "en langues", je fis valoir que quoique je sois indéniablement pécheur, je prie bien dans l'Esprit saint puisque – et selon l'enseignement de l'apôtre Paul – nul ne dire avec foi que Jésus est Seigneur sans l'Esprit Saint, et que d'autre part, je prie non seulement avec l'Esprit, mais aussi avec mon peu d'intelligence**, alors que lui n'a pas la moindre idée de ce que peuvent bien signifier les suites de syllabes qui s'échappent de sa bouche...

 

Note :

* Pour ce sens et le suivant, je renvoie à ma petite étude "La basmala coranique comme formule chrétienne, un usage méconnu."

** Cf 1 Cor 12.3 et 1 Cor 14.15

 

Publié dans Cigale en prière

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