Par habitude

Publié le par Albocicade

Pas encore en retard, je me hâte : hier c'était relâche, mais aujourd'hui, je dois aller au travail.

Saisir un pull (le temps est encore variable), prendre mes lunettes… ah, mes clefs !

Oui, je sais, c'est stupide : nous ne sommes pas à la maison, et il n'y a aucune raison que j'y passe aujourd'hui. Mais c'est une règle : toujours avoir mes clefs sur moi.

Je retourne vite à la caravane pour les prendre, en me reprochant presque cette perte de temps. Ce n'est qu'après les avoir enfourné dans ma poche que l'évidence se fait jour : sur mon trousseau, il y a aussi les clefs de voiture, et j'aurais été bien en peine de partir sans elles.

 

Allez savoir pourquoi, cela m'a fait penser à la prière.

Si, bien souvent, nous prions poussés par une nécessité du moment, il nous arrive aussi de prier "gratuitement", voire par habitude, parce que c'est le moment, ou que c'est la règle que nous suivons.

D'aucuns jugeront sans doute que ce type de prière est un archaïsme indigne d'êtres humains pensant et responsables, et que bien sûr, elle est inutile. Aussi inutile que de prendre ses clefs de maison quand on n'a nulle intention de s'y rendre.

Mais ne serait-ce pas là une erreur d'analyse ?

En effet, n'y a-t-il pas, dans la prière, plus que la demande ou le remerciement formel, comme il y a – sur mon trousseau – plus que les clefs de la maison ?

Publié dans Cigale en prière

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