A la folie

Publié le par Albocicade


Je l'aime un peu, beaucoup, passionnément...

Qui ne connaît cet effeuillage de marguerite que font les enfants (et même parfois les grands enfants...) ?

Cela va de "un peu" à "pas du tout", en passant par "à la folie". Aimer "à la folie", voilà qui peut sembler étrange. Surtout si l'Aimé est Dieu.

Et pourtant, l'Eglise a connu de véritables "fous de Dieu".

A connu et connaît encore.

Je pense, par exemple, à ce moine - appelons le "père Jean" - qui a tellement perturbé son monastère par ses excentricités qu'il fut prié d'aller se faire bénir ailleurs.

Il est vrai que traverser l'église entièrement nu durant la liturgie (mais - se croyant au Paradis, - il n'y voyait sincèrement nulle indécence),  ou grimper sur le poêle qui chauffe la chapelle (mais c'était pour être plus proche de St Syméon le Stylite dont la fresque est - comme il se doit - en hauteur) n'est pas ce qui s'appelle un comportement normal.

Est-il réellement psychiatriquement perturbé ? Je le pense (et les médecins de l'HP où il est actuellement le pensent aussi). En rajoute-t-il une bonne dose, utilisant sa "folie" comme moyen de communication ? J'en suis certain.

Encore faut-il "être à l'écoute".

Le père Jean est resté quelques temps dans notre paroisse.

Un jour, au cours d'une promenade, il passe devant la maison de notre prêtre pour demander sa bénédiction. Ce dernier étant absent, il s'adresse par la fenêtre à l'épouse du prêtre : "Hé bien, tu n'as qu'à le faire, toi".

Gênée, elle lui répond que le père reviendra plus tard, et qu'il pourra demander sa bénédiction à ce moment là.

"Bénis-moi, je te dis, bénis-moi", insiste le père Jean.

Elle tente de le raisonner, l'invite à patienter...

Il se met trépigner, puis à se rouler par terre en hurlant "bénis-moi !!!"

Alors, prenant le geste du prêtre, elle esquisse un signe de croix sur le moine.

Immédiatement, celui-ci - cessant son agitation - se relève tranquillement, lui sourit en disant "je te remercie, bonne journée", puis poursuit son chemin.


Lorsqu'elle nous raconta cet épisode, quelques jours plus tard, elle conclut : "Lorsque nous prions, et demandons la bénédiction de Dieu, il faut parfois insister et persévérer jusqu'à ce que nous l'ayons obtenue, comme le père Jean osa le faire."


Sur la photo, ce n'est pas notre paroisse, mais l'Eglise dédiée à "St Basile le Bienheureux", un autre  "cinglé de Dieu"... ou pour parler comme les gens sérieux, un "fol en Christ", comme St André le fou ou St Nicolas de Pskov


Publié dans Cigale en prière

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N
salut brothertoujours bien réjouissannt de te lire..conserve toivéro a t elle aimé le dia sur les belless femmess?à plusnathalie
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