Merci de rappeler

Publié le par Albocicade

Sous un soleil de juillet (alors que nous sommes en septembre) j'arrache avec conviction de grandes plantes adventices dont le nom m'a échappé sitôt entendu. Le champs est vaste, et il faut désherber à la main... production "bio "oblige. La terre est basse, sans doute, mais pas autant que s'il fallait ramasser des cailloux. Pas de vent, pas une branche qui bouge en bord de champs. Les seuls bruits sont les chants de quelques grillons attardés.
Ah, non ! De ma poche monte une musique assez déplaisante : c'est tout ce que j'ai trouvé comme sonnerie de téléphone. J'ôte mes gants, saisis l'appareil, regarde le numéro d'appel et décroche.
Une voix douce, incontestablement enregistrée, me dit "Merci de rappeler".
C'est tout.
L'appel est terminé.
"Merci de rappeler". C'est donc à moi de rappeler.
Mais rappeler qui ? Pourquoi ? Dans quel but ?
Car ce numéro d'appel ne fait pas partie de mes contacts, cette voix ne me rappelle rien. Ah, si, une chose. Un papier que j'ai lu sur ce genre de pratique, qui exploite la gentillesse (ou la naïveté) des gens. Car ce numéro d'appel est très probablement surtaxé. Si donc je rappelle (par exemple pour savoir qui m'a appelé et pourquoi), je n'aurais personne au bout du fil, mais cela m'aura coûté quelques euros qui iront dans l'escarcelle des fâcheux.
Je comprend qu'ils disent "Merci... de rappeler".
Alors, non. Je ne rappelle pas.

Publié dans Vie quotidienne

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