Le Crétois.

Publié le par Albocicade

palaeocappa

Il y des régions, comme ça, qui traînent une réputation.

Ainsi, les Bretons seraient quelque peu têtus, les Marseillais ne craindraient pas l'exagération et les Corse auraient - au moins dans le caractère - quelque chose… d'explosif.

Quant aux Crétois…

Si l'on en croit Epiménide, ils ne seraient pas des inconditionnels de la vérité. Et Epiménide était Crétois… c'est dire !

N'empêche.

C'est d'un autre Crétois que je veux parler aujourd'hui.

J'écris "aujourd'hui", mais lui, il était au XVIe siècle.

De Crète, il passe à l'Athos où il est moine copiste sous le nom de Pachôme.

Il quitte l'Athos pour l'Italie, puis se retrouve au beau royaume de France. Nous sommes en pleine Renaissance, une époque où tout ce qui compte de lettrés se passionne pour les auteurs anciens, ceux de l'Antiquité, certes, mais aussi les Pères grecs.

Alors, un copiste "grec" est une aubaine à ne pas laisser passer. Il sera au service du cardinal Charles de Lorraine, puis travaillera pour Henri II, à la Bibliothèque de Fontainebleau.

Copiste de classe.

Oui, mais Crétois.

Un gars comme lui n'aurait sans doute pas voulu déconsidérer Epiménide, son compatriote. C'est une question de délicatesse.

Alors, il se fit "un peu menteur".

Pour faire plaisir à ses protecteurs, il leur "dénicha" des textes inédits, découvrit des auteurs inconnus, mit au jour des autorités incontestables.

Oh, il n'inventait pas vraiment, il "arrangeait la vérité", et ce faisant, il a semé une sacré pagaille !

Cela fait un peu plus d'un siècle que – de temps à autres – un chercheur un peu tatillon met au jour l'une ou l'autre de ses fraudes.

Je l'ai croisé avec Proclus (à qui il a bonnement attribué un texte de St Marc Evgenitos, qui vécu presqu'un millénaire après) et l'ai retrouvé dans la périphérie de Samon de Gaza (mais là, mon cœur balance, et en étudiant les pièces du dossier dont je dispose actuellement, je ne parviens pas à me faire une opinion tranchée…)

 

Bref, mon "Crétois", c'est Constantin Palaeocappa, à qui je viens de consacrer un petit article sur Wikipedia (où je référence six, ou peut-être sept, de ses fraudes…)

 

Et désolé, mais même en y mettant de la bonne volonté, je ne parviens pas à le compter au nombre de "mes" acharnés du texte.

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