Cigale japonaise (セミ)

Publié le par Albocicade

http://www.avenue.co.jp/~pdfland/image/sakuhin/07_img.jpg

 « Au jour fixé pour son immolation, RIKYU convia ses principaux disciples à une ultime cérémonie du thé – Un par un, ils s’avancent et prennent place.

Dans le tokonoma est appendu un kakemono, admirable écrit d’un moine vénérable, traitant de la précarité de toutes choses terrestres.

La bouilloire qui chante sur son brasero évoque une cigale, épanchant son chagrin au départ de l’été.

Bientôt l’hôte entre dans la pièce. Chacun à son tour est servi de thé, et chacun à son tour vide son bol en silence. Conformément à l’usage, l’invité d’honneur demande alors la permission d’examiner les ustensiles.

RIKYU dispose alors les différents objets devant eux, ainsi que le kakemono. Après que tous ont loué leur beauté, RIKYU offre l’un d’eux en souvenir à l’ensemble de ses invités. Il ne garde que le bol.

« Jamais plus cette coupe, souillée par les lèvres de l’infortune, ne servira à un homme. »

Ainsi parle-t-il, et il brise le récipient. »  


Je dois ce passage du "Livre du Thé" à la bienveillance de deux personnes, l'un émetteur, l'autre transmetteur : merci à eux.

Cela me permet de renouer brièvement avec la thématique directe de la cigale, comme au tout début du blog comme ici, ici, ici ou (surtout !) ici

Publié dans Vie quotidienne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> <br /> A vrai dire, je n'ai pas d'avis sur le livre : l'extrait m'a été envoyé par un certain Christophoros, via les bons soins d'un moine demeurant Outre-Rhin...<br /> <br /> <br /> L'attention m'a touché, et l'image n'est pas dénuée de poésie...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> J'ajoute, pour information, que dans "le livre du thé" dont vous parlez (et qui, à mon sens, n'est pas d'une lecture pas totalement gratifiante), il est précisé que ce qui produisait ce chant de<br /> cigales dans les bouilloires c'étaient .... des morceaux de fer que l'on y avait introduits et qui trempouillaient dans l'eau bouillante ! Tous les goûts sont dans la nature, mais il me semble<br /> qu'il y a là un artifice que maître Rikyu n'aurait pas approuvé. Vous si ?<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Mon bon père,<br /> <br /> <br /> Deux commentaires coup sur coup... cela aurait fait beaucoup.<br /> <br /> <br /> J'ai donc supprimé le premier. D'autre part, je note soigneusement les références du livre pour pouvoir en faire usage dès que je vois une soirée calme se profiler...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Nul en informatique, j'ai publié ce commentaire à la suite de votre article sur les "emprunteurs de tentes et autres gamelles." Pardon.<br /> <br /> <br /> "A propos de Rikyu, je signale un petit livre (que je considérais comme un trésor de ma bibliothèque - un<br /> emprunteur ne me l'a pas rendu -) : "Le maître de Thé", écrit par Iasushi Inoué et paru en diverses collections de poche. Ce pur chef-d'œuvre littéraire japonais introduit à l' "esprit du thé"<br /> par le biais d'une enquête sur les raisons réelles de la mort de Rikyu ordonnée par le shogun. C'est totalement païen, admirable de style et d'élévation de pensée désespérée. Si vous ne le<br /> possédez pas déjà, courez l'acheter, toutes affaires cessantes, installez vous paisiblement dans votre coin préféré, éloignez toute présence importune, coupez le téléphone et passez une soirée<br /> inoubliable en sirotant un thé de qualité. Achevez la veillée par une lecture continue à mi-voix (comme nos ancêtres) de l'épître de saint Paul que vous préférez, histoire de vous remettre les<br /> idées en place. Bonne lecture."<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre