Cigale japonaise (セミ)
« Au jour fixé pour son immolation, RIKYU convia ses principaux disciples à une ultime cérémonie du thé – Un par un, ils s’avancent et prennent place.
Dans le tokonoma est appendu un kakemono, admirable écrit d’un moine vénérable, traitant de la précarité de toutes choses terrestres.
La bouilloire qui chante sur son brasero évoque une cigale, épanchant son chagrin au départ de l’été.
Bientôt l’hôte entre dans la pièce. Chacun à son tour est servi de thé, et chacun à son tour vide son bol en silence. Conformément à l’usage, l’invité d’honneur demande alors la permission d’examiner les ustensiles.
RIKYU dispose alors les différents objets devant eux, ainsi que le kakemono. Après que tous ont loué leur beauté, RIKYU offre l’un d’eux en souvenir à l’ensemble de ses invités. Il ne garde que le bol.
« Jamais plus cette coupe, souillée par les lèvres de l’infortune, ne servira à un homme. »
Ainsi parle-t-il, et il brise le récipient. »
Je dois ce passage du "Livre du Thé" à la bienveillance de deux personnes, l'un émetteur, l'autre transmetteur : merci à eux.
Cela me permet de renouer brièvement avec la thématique directe de la cigale, comme au tout début du blog comme ici, ici, ici ou (surtout !) ici