Au soleil
Enfin ! Après des semaines (ou des mois ? ou des années ?) d'une alternance de pluies venteuses et de vents pluvieux, le soleil est revenu.
Au début, on n'a pas vraiment osé y croire, et puis, au bout de trois jours, il faut en convenir : il fait beau.
Aussi, lorsque le flux de mes interlocuteurs d'un instant me le permet, je sors de mon poste de travail pour me mettre au soleil.
Là, je me redresse, je m'étire, je me hausse pour en profiter au mieux. Et mon regard se porte en face, sur les montagnettes qui nous entourent.
Comment, alors, ne pas prier ?
Je lève les yeux vers les montagnes :
D'où me viendra le secours ?
Le secours me vient de Dieu
Qui a fait la terre et les cieux…
(Ce qui vient d'ici…
et ça peut se chanter comme ça)
Et puis, mon regard redescend, sur la terre des gens.
Je sais qu'en face, noyées parmi les arbres, il y a des habitations. Et puis plus près encore, mon lieu de labeur, avec tous ceux qui y viennent, ceux qui y travaillent…
Et je me souviens de ce chrétien, là-bas, en Chine.
Chaque soir, après sa journée dans les champs, il se tenait debout, droit comme un I, un bras tendu, doigts écartés et il regardait devant lui, entre ses doigt. Et pour tout ce qu'il apercevait, il priait. Telle maison isolée, tel village, la mine, au loin…
Bon, j'évite le coup des doigts écartés, mais là, chauffé par le soleil… je prie aussi.
Comme si, me tenant au soleil,
je me tenais aussi face au "Soleil de Justice" dont parle le prophète Malachie.