Héron, héron petit patapon
Chaque jour ou presque, en faisant le trajet qui me mène l'ouvrage, je le vois. Le matin.
Est-ce vraiment un héron ? Je n'en sais après tout rien. Simplement, il
est là, dans un champs au bord de la route, à chercher sa pitance. Là parce que c'est là qu'il vit, simplement. Indifférent au trafic des véhicules, aux gens pressés qui (j'en fais partie) vont
loin de leur "gîte" gagner leur pitance.
Je l'aime bien : c'est lui qui a raison.
Il n'a pas besoin, comme l'ânesse de
Balaam, de parler : je le vois, cela suffit.
Il a pour ciel celui qui s'ouvre sur l'infini, pour soleil l'étoile autour de laquelle nous tournons, pour températures (frisquettes, en cette saison !) celles des arbres et de la
terre.
Et moi, avec mon ciel de béton, mes soleils électriques et mes températures artificielles, j'ai l'air de quoi ?
Mais je ne le verrai plus : il sera toujours là, mais je ne passerai plus devant "chez lui", je commence un nouveau travail.
Dans mon village…
Mine de rien, ça fera des litres de carburant économisés (et la pollution afférente).
Et puis, je vais revoir le ciel !