Appuyé
"Jacob, devenu vieux, adora Dieu, appuyé sur l'extrémité de son bâton" En gémissant, je repense à ce passage.
Curieux comme les circonstances nous remémorent des textes… Un vilain lumbago m'a, il y a quelques jours, doublé mon âge, et c'est avec bien de la peine que j'entreprends la redescente du cours des années.
Agrippé à ma canne, je fais le "chadouf".
Enfin, si mes inclinaisons sont de cet ordre, mon cœur gémit au moins autant que mes reins.
C'est, dans un mail que je viens de recevoir, une demande pressante…
"Je te serais reconnaissant si tu pouvais prier aussi à cette intention. Et ensemble, prier pour les chrétiens vivant au coeur du monde musulman, pour ne pas nous décourager et ne pas oublier notre mission d'annonce de l'Evangile aussi à nos frères musulmans."
L'auteur de ce mail est… peu importe.
Je l'ai croisé dans divers groupes de recherches arabo-chrétienne, et pour tout dire, c'est un érudit à la bibliographie fournie. C'est aussi quelqu'un "de là-bas" (Libanais ? Egyptien ? Syrien ? Je ne sais pas exactement) qui connaît bien la réalité quotidienne de ces pays. C'est encore quelqu'un impliqué dans le dialogue avec les musulmans – qu'ils soient sunnites ou chiites – parmi les quels il compte non seulement des interlocuteurs de valeur, mais aussi de véritables amis.
Et, dernièrement, il m'envoie ce mail.
La première demande concerne un de ces groupes d'étude sur l'histoire arabo-chrétienne qui connaît quelques difficultés. (Et ces groupes d'étude sont des lieux d'échange et de publication indispensable pour que la mémoire du christianisme de langue arabe ne disparaisse pas).
La seconde, pas besoin de l'expliquer.
Aussi, plutôt que vous garder plus longtemps devant votre écran, je vous laisse repartir.
Qui sait, peut-être en profiterez-vous pour prier pour Wadid, pour Najeeb, pour Samir, pour Ibrahim, pour Youhanna, pour Bouslos… ou d'une manière plus générale "pour les chrétiens vivant au cœur du monde musulman".
Et peut-être votre prière s'élargira-t-elle aussi pour les musulmans, car "tous, nous sommes en danger".