Des mains…

Publié le par Albocicade

Il y a bien des années une quelconque brave dame, quelque peu rombière de sacristie, s'épanchait auprès des jeunes que nous étions sur le fait que ses co-paroissiens (elle était catholique) faisaient à son goût bien triste figure, se présentant à la messe en tirant des faces de carêmes et en ressortant de même. Or, selon notre interlocutrice, ayant participé à la sainte messe, ils auraient dû avoir des "gueules de ressuscités".
L'expression, qui aurait pu me plaire, me choqua.
Non pas que la présence aimante du Sauveur n'apporte pas joie et réconfort, mais à cause du côté "obligatoire" que cette brave femme semblait en exiger. Supposer que l'Eglise devrait être une accumulation de clones béats a pour moi quelque chose de très malaisant.
Et à l'époque j'avais rédigé un petit texte, depuis longtemps perdu, dans lequel je développais l'idée que s'il est bon d'être serein, joyeux, apaisé, c'est à nos actes, à nos mains que l'on devait voir si nous sommes chrétiens. Aux "gueules de ressuscités", j'opposais (un peu facilement, sans doute) des "mains de ressuscités".
Il se trouve que tout dernièrement, j'ai entendu un "texte-prière" un peu de la même veine (mais dont j'ignore l'auteur), et que j'ai souhaité vous partager : "Les mains de l’espérance".
 
Toi, notre Dieu, tu nous as donné des mains
pour serrer d’autres mains, et non pour les fermer en poings violents.
 
Les mains ouvertes comme une offrande, comme une prière de demande et de merci.
Les mains qui bénissent, les mains ridées, abîmées, qui reçoivent le pain de vie.
 
Toi Jésus avec tes mains, tu as relevé le pauvre, l’exclu,
tu n’as pas jeté la pierre, tu as partagé le pain, tu as porté ta croix.
Toi Jésus, avec tes mains, tu as fait passer Thomas du doute à la foi.
Tes mains de ressuscité nous invitent à espérer, à nous prendre en main,
à ne pas baisser les bras devant la mort et l’isolement.
Toi notre Dieu, apprends-nous à mieux partager, parce que nos mains sont telles que nous les utilisons, elles sont le prolongement du cœur,
elles disent notre façon d’aimer, elles deviennent ainsi tes mains, celles qui donnent la vie.
 
NB :
En illustration, j'ai pioché dans un manuscrit des Evangiles que j'aime beaucoup, le Walters 592 (folio 31b) sur l'épisode de l'homme à la "main desséchée" guéri par Jésus (Mt 12.13)

Publié dans Cigale en prière

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