Le serment

Publié le par Albocicade

La vie n'étant pas un long fleuve tranquille, il peut arriver que des circonstances particulières, adverses, pénibles nous amène à faire des choix douloureux, à prendre des positions difficiles mais indéniablement nécessaires et à les assurer par un serment, une parole définitive.

Et il peut arriver que, la situation changeant, la prise de position initialement justifiée devienne inutile, voire injuste. Que faire alors ? Maintenir contre vents et marées le choix initial, ou revenir sur sa parole, se parjurer ? Tel est le dilemme.
Sans dévoiler ce qui m'a amené à une telle réflexion, permettez-moi d'en partager une porte de sortie.
Dernièrement, dans une sorte de bric-à-brac, je tombe sur une traduction du Pré spirituel de Jean Moschos. A vrai dire, j'avais tenté de lire ce texte dans l'édition des Sources Chrétiennes, sans parvenir à accrocher. Mais là, allez savoir pourquoi… Bref, baguenaudant parmi ces histoires des premiers moines, je tombe sur cette anecdote, au chapitre 216, dont je vous livre la substance… au cas où.
C'est donc Jean Moschos qui parle.
Un jour, un chrétien vint me voir et me dit : "Avec mon frère, nous nous sommes disputés et il ne veut pas se réconcilier avec moi : aie la bonté de lui parler."
Ayant accepté, j'invitai son frère et discutais avec lui de ce qui pourrait l'amener à se réconcilier. Cependant il me dit : "Hélas, je ne peux, j'ai juré sur la Croix !"
L'ayant entendu, je souris et lui dis : "Ton serment par la Croix n'a pas plus de valeur que si tu avais dit : Par la sainte Croix, ô Christ, je jure de ne jamais observer tes commandements, mais d'accomplir la volonté de ton ennemi le diable !"
Puis je lui citais ce passage de l'Evangile, lorsque le Seigneur voulut laver les pieds de Pierre et que ce dernier refusa d'abord avec serment, avant d'accepter.
Ayant entendu cela, il accepta de se réconcilier avec son frère.
 

Publié dans Cigale patristique

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