Réchauffement
Il y a quelques jours, j'allai – bon fils – rendre visite à M. mon Père dans sa contrée montagneuse.
A dire vrai, les montagnes du lieu ne sont guère altières, se haussant doucement jusqu'à des mille mètre, guère plus.
Je le connais bien ce lieu, j'y ai grandi lorsque j'en avais l'occasion : c'est dans ce coin que j'ai gardé les chèvres en rentrant de l'école, là encore que j'ai "fait les foins" et trait les chèvres, voire accueilli des groupes de motards. Bref une vingtaine d'années à y voir se succéder les frimas de l'hiver (certaines portions de la route ne dégelaient pas de 4 mois!) aux chaleurs de l'été (et gamins, nous regardions le goudron cloquer sur la route, en juillet).
Et j'ai en arrière fond de ma tête tout un ensemble de bruits qui formaient la trame sonore du lieu.
Et, de ces bruits, la cigale était absente.
Comment est-ce que je le sais ? Je me souviens encore de ma stupéfaction lorsque, vers 25 ans, alors que je travaillais du côté de Montpellier, j'ai entendu ma première cigale, vu mon premier tettix.
Non, ce chant là, jamais auparavant je le l'avais entendu.
Oh, depuis, oui, bien sûr.
Et même, je me faisais la réflexion que dans notre coin actuel, elles me semblent vraiment plus nombreuses qu'il y a seulement 15 ans.
Une réflexion en passant.
Or donc, voilà que lors de cette visite au Vieux de la Montagne, le long d'un sentier, j'entends une stridulation, fort proche. Je m'avance œil et oreille aux aguets. Ah, le beau cicade !
Le bestiole me laisse approcher sans cesser son chant laudatif.
Si vous regardez attentivement la photo, vous devriez la voir à peu près à 1/3 du bas.
N'empêche, au cours des dernières décennies, son aire d'implantation a fortement évolué, preuve s'il en fallait qu'effectivement il fait moins froid là-bas que dans ma folle jeunesse...