Sexisme ordinaire ?

Publié le par Albocicade

 

Jour de relâche. Avec Dame mon épouse, nous nous joignons à un petit groupe de marcheur pour gravir l'un des modestes sommets environnants. Rien d'extraordinaire, quelque chose comme 500 m de dénivelé, par des sentiers battus, marche en silence méditatif. L'ambiance est calme, intériorisée. A mi-chemin, une pause "discursive" est décrétée : que ceux qui le souhaitent puissent partager le fruit de leur méditation tout en laissant reposer leurs pieds échauffés.
Le lieu est dégagé, et il y a quelques grosses pierres susceptibles de servir de sièges. Trop peu pour tous, certes, mais assez pour...
D'un ton badin, je lance : "Bien, nous allons pouvoir nous installer tranquillement... Il y a même des sièges pour les Dames".
Qu'avais-je dit là !
Une des marcheuses n'avait pas apprécié : mon propos dénotait une pensée patriarcale puisque je sous-entendais que les femmes étaient plus faibles, moins résistantes que les hommes, indice d'un esprit archaïque et rétrograde. Et d'aligner les clichés les plus éculés, les poncifs les plus dépassés...
Allons bon... Je ne m'attendais pas à cela, et n'étais pas vraiment d'humeur à ferrailler. Néanmoins, je fis tranquillement valoir que prendre de la prévenance pour une agression sexiste était une bien étrange approche des relations humaines, et que par ailleurs, habitué des chantiers de maçonnerie et de bûcheronnage, j'y avais croisé infiniment plus d'hommes que de femmes : égalité en dignité ne signifiant pas ipso-facto équivalence en tous points. D'autres Dames soutinrent mon propos, mais le froid était jeté... tout le monde s'assit péniblement au sol, dédaignant les "sièges" pour ne froisser personne.
Quand je pense qu'il est des cultures où les femmes restent debout tandis que les hommes prennent siège...
Cela étant, la pause achevée, la marche reprit, paisible.
 
NB : Pour mémoire, et afin de lever toute équivoque, je rappelle ici que j'ai travaillé des années durant dans l'accueil de personnes en difficulté, et particulièrement de femmes victimes de violences : je n'ignore pas qu'un long chemin reste encore à faire. Mais ce n'est probablement en se trompant de cible que l'on fera avancer la question, car si être "homme" n'est pas une garantie de pertinence, être "femme" non plus.

Publié dans Vie quotidienne

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O
Elles restent debout pour mieux les surveiller ? :-D
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A
Si seulement... Mais dès lors qu'elles n'ont pas la droit de s'assoir en présence d'hommes, je crains que cette hypothèse ne soit insuffisante... ;-)