Matraquage de Noël

Au cours de ces dernières semaines – peut-être l'avez-vous remarqué – les programmes télé regorgent de téléfilms, généralement américains, à propos de Noël.
Des noëls faits de sapins, de cadeaux emballés dans des papiers dorés par des lutins du Pôle Nord, de guirlandes, de familles citadines avec des enfants préados, de pères Noël ventrus et rigolards. Bref, des noëls de la société de consomation occidentale.
A vrai dire, ces modernes "contes de Noël", quoique dégoulinants de bons sentiments, me laissent désemparés.
Ce n'est pas la caricature qu'ils véhiculent qui me gêne le plus – notre société n'est-elle pas une caricature d'elle-même ? – mais l'invraisemblable mensonge qui en découle.
A titre de rappel, le "village du Père Noël" ne se trouve pas au Pôle Nord, ses "lutins" sont des ouvriers, souvent sous-payés, dans des usines en Asie, et son "traineau" se compose de porte-conteneurs qui sillonnent les océans.
Parce qu'enfin, Noël n'est pas – ni prioritairement, ni même en soi – la fête de la grosse bouffe (fut-elle rafinée à l'excès) ou des cadeaux. Ce n'est pas non plus la fête du "Père Noël" (quoique cela soit matraqué comme une vérité fondatrice dans ces productions filmées).
N'en déplaise aux modernes mythographes, la cause première de la fête du 25 Décembre dans la société occidentale est un mémorial de la naissance de Jésus.
Ce Jésus dont la vénération multi-séculaire s'est accompagnée de la réalisation des plus grands monuments aussi bien architecturaux, que musicaux ou littéraires des "civilisations chrétiennes", que ce soit en Europe, au Moyen-Orient, aux Amériques et j'en passe.
Ce Jésus dont la vénération s'est aussi accompagnée d'un changement radical dans la considération des êtres humains les plus faibles : les premiers hôpitaux, à destination des sans-le-sous, n'ont ils pas été fondés par des évêques ?
Ce Jésus enfin qui nous offre de connaître Dieu comme un Père, un Dieu bon et ami des hommes...
Alors, si vraiment on veut écrire des contes pour Noël (et la chose n'a rien de déplaisant en soi), qu'au moins on respecte "l'esprit de Noël".
Pas cet "esprit de Noël" dégoulinant de bons sentiments biens poisseux qui est assené dans ces téléfilms pour nous faire ignorer le sens de la Nativité, non pas !
Mais cet esprit de Noël qui nous vient des Evangiles.
Comme par exemple, l'histoire du "quatrième Roi-Mage", qui est déclinée de bien des façons depuis un siècle... (cherchez, il y en a d'autres !)