Sid

Notre nouvelle demeure est entourée d'arbres.
Arbres locaux (pins, peupliers, chênes...) mais aussi exogènes, plantés par les précédents propriétaires.
Personnellement, je suis plus pour les espèces locales. Et même, franchement plus.
Au point que l'eucalyptus dégingandé planté juste en face de la fenêtre, devant un brave pin sylvestre du meilleur aloi, me déplaît fortement. De sorte que je lui promets un avenir façon "tronçonneuse" dans un avenir incertain : ce n'est pas une priorité non plus, ça se fera en son temps.
En vrai, on y est bien, dans cette demeure, on s'y installe peu à peu.
Et bien sûr, nous la faisons bénir.
Avec quelques amis, le prêtre de notre paroisse, je veux dire, celui qui nous a accompagné depuis plus de vingt années, est venu pour la bénédiction.
Après un repas, où les échanges amicaux accompagnent les saveurs simples et honnêtes des plats, il se met en oeuvre.
Aux chants du choeur improvisé, il asperge consciencieusement les murs de chacune des pièces de la maison et les personnes présentes tandis que je le suis au talon, puisque c'est moi qui porte le seau d'eau bénite.
Nous sortons pour bénir les extérieurs.
A un moment, il s'approche du fameux eucalyptus et avec des gestes amples le douche copieusement. Puis, se tournant vers moi avec un sourire radieux :
"Maintenant, il est béni : tu ne peux plus le couper."
Je suis sidéré, puis éclate de rire : je me suis fait avoir.
Du coup, puisqu'il va nous falloir vivre en bonne intelligence, je lui ai donné un nom, à ce bougre d'eucalyptus : Sid.
Sid, parce que le prêtre qui l'a béni, c'est le Père Nicolas.
Et que la St Nicolas, c'est le 6 décembre... le "Sid" écembre...
Bonne fête de St Nicolas à tous, c'est dans pas longtemps.