An nouveau d'automne

Publié le par Albocicade

C'est une fois encore le début de l'année. De l'année liturgique s'entend.

Et comme chaque année, le 1er Septembre est dédié à la "Sauvegarde de la Création".

Pour l'occasion, ce n'est pas un saint hymnographe ou un savant Père de l'Eglise que j'ai convoqué.

Non, simplement un poète, un baladin, un chanteur de notre temps, de notre langue.

Ce n'est sans doute pas son  texte le plus connu, raison de plus de vous le partager.

Je vous laisse lire les paroles [[après lesquelles j'ai placé, en addendum, une lettre ouverte qui m'est parvenue tardivement]], mais – parce que ce poème, il l'a chanté – je vous donne aussi un lien vers le son

Donc, de M. Charles Aznavour : La terre meurt.

 

Les océans sont des poubelles

Les fronts de mer sont souillés

Les Tchernobyl en ribambelles

Voient naître des fœtus mort-nés

Dans cinquante ans, qu'allons nous faire

De ces millions de détritus

Et ces déchets du nucléaire

Dont les pays ne veulent plus?

 

Sous nos pieds la terre promise,

Patrimoine de nos enfants,

Petit à petit agonise

Et je m'en soucie

Et pourtant les espèces devenues rares

Sont en voie de disparition

Et la laideur chante victoire

Sous le plastique et le béton.

 

La Terre meurt

L'homme s'en fout

Il vit sa vie

Un point, c'est tout.

Il met à son gré, à son goût,

Le monde sans dessus dessous

La Terre meurt

Où allons-nous?

 

Dans la finance et les affaires,

Le pétrole est le maître mot

Il mène à tout

Même à la guerre

Et nul ne s'inquiète de l'eau

Où en sont la flore et la faune?

Et qu'advient-il du firmament

Privé de la couche d'ozone

Gardien de l'environnement?

 

Sous le ciel, le sol se révolte

Car l'homme trompe la nature

Quand il trafique les récoltes

Il hypothèque son futur.

Sous le soleil, les forêts brûlent

Et l'on gave les champs d'engrais

Dans la boulimie majuscule

Du rendement et du progrès

 

[Reprise du refrain]

 

Il est temps de prendre conscience

Que l'homme ne respecte rien

Il se fiche de l'existence

Des baleines et des dauphins

L'éléphant meurt pour son ivoire

La bête rare pour sa peau

Et dans les grandes marées noires

Le mazout englue les oiseaux

 

La société consommatrice

Avance impunément ses pions

Tandis que les arbres pourrissent

Dans les villes et leurs environs

La sécheresse se déchaîne

Effaçant tout signe de vie

Et certaines races humaines

Crèvent d'abandon et d'oubli

 

[Reprise du refrain]

La Terre meurt

Réveillons-nous!

 

 

ADDENDUM

Ce billet était déjà dans les tuyaux, lorsque j'ai reçu une "lettre ouverte" de Noémi Lacaille Logygensky, et il ne m'a pas paru inopportun de vous en faire part.

 

« Interroge les bêtes, elles t'instruiront, Les oiseaux du ciel, ils te l'apprendront;
Parle à la terre, elle t'instruira; Et les poissons de la mer te le raconteront.
Qui ne reconnaît en eux la preuve que la main de l'Eternel a fait toutes choses? »
Job 12. (7-9)
 
 
LETTRE OUVERTE
Le 1er septembre, début de l’année ecclésiale et journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, approche. Cette date cruciale m’a inspiré cet appel que je vous lance aujourd’hui, en toute humilité. Puisse ce cri du cœur, partagé par tant d’entre nous, être entendu, relayé, développé, amplifié… dans chacune de nos paroisses en ce 1er septembre 2019, et chaque jour que Dieu nous accordera…
Nous sommes un grand nombre de chrétiens mus par un profond sentiment de tristesse face à ce constat : il n’est désormais plus possible de le nier, nous vivons un cataclysme planétaire.
Réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide et violente, détresse absolue des populations d’ores et déjà touchées (…) : tous les indicateurs sont alarmants.* La Création toute entière, l’œuvre des mains de Notre Dieu, souffre le martyre. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera presque plus rien...
Des milliers de grands scientifiques, penseurs, personnalités, philosophes et bien-sûr théologiens nous le disent, nous le crient plutôt : il y a urgence ! Nous devons maintenant prendre conscience de la gravité de la situation et en tirer les conclusions et les actions qui s’imposent.
Nous, chrétiens orthodoxes, avons le devoir plus que quiconque de défendre, protéger, soigner, guérir la Création, ce trésor inestimable que Dieu nous a confié et que nous célébrons dans nos psaumes si souvent.
Toutes les solutions existent aujourd’hui pour permettre d’endiguer, ou du moins limiter, les dégâts que nous avons engendrés. Et en premier lieu, celle de continuer à chercher ensemble le sens concret de l’Amour : l’Amour de la Création doit nous conduire à la protection de la nature sous toutes ses formes ; l’Amour du Vivant, à la défense de tous les êtres vivants ; l’Amour du Prochain, à son accueil inconditionnel. Car, avec l’aide de Dieu et de Son Amour compatissant, s’écoulera l’onguent qui pansera les plaies et les divisions de ce monde…
Alors profitons de cette journée pour réfléchir dans chaque paroisse aux moyens de réagir qui s’offrent à nous - car ils existent ! – et préparer la participation des chrétiens orthodoxes à la grève mondiale pour le climat qui aura lieu le 20 Septembre prochain dans toutes les grandes villes du monde.
 
« De très nombreux combats sont légitimes ;
mais si celui-ci est perdu, aucun ne pourra plus être mené* »
 
 
Fraternellement et humblement,
Noémi (LACAILLE) LODYGENSKY
A lire, écouter, consulter (entre autres)
Extraits de l’appel des « 200 personnalités pour sauver la planète » - Le Monde du 03 septembre 2018 -
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