Irruption d'un passé
Le téléphone sonne. La Grande Cigale m'a signalé que "quelqu'un, mais je n'ai pas compris qui" cherchait à me joindre.
Je décroche. Immédiatement l'homme au bout du fil me tutoie, me demande des nouvelles de ma santé, me parle de Monsieur mon père et de son tracteur... Je crois comprendre que – enfant abandonné – il avait été confié à mes parents par la DDASS il y a de nombreuses décennies, a priori pour les week-end et les vacances.
Soit.
Je lui demande son nom... Non, vraiment, ça ne me rappelle rien.
Il me précise son age. Nous avons une dizaine d'années de différence. Aussi, puisqu'il était ado, j'étais tout minot ; et – au risque de le décevoir – je ne me souviens absolument pas de lui.
Sans doute, il a été "très heureux" chez nous, pas comme dans la famille précédente où il se faisait battre ; sans doute il me nomme mes frère, soeur et parents (mais il a eu Monsieur mon père au téléphone la veille, et c'est lui qui lui donné, entre autres, mon numéro de téléphone) ; rien n'y fait. Je ne doute pas de sa sincérité, mais son histoire m'est étrangère.
Certes, il voulait renouer avec une part lointaine de son passé, mais ce passé (qui fut sans doute celui de mes parents, et peut-être celui de mes frère et soeur) n'est pas le mien.
Aussi, je l'ai longuement écouté sans me sentir vraiment concerné.
Sans doute une déception pour lui.
Dommage.
NB :
En photo, le fameux tracteur et son propriétaire, à l'époque.