Be men !
Vendredi 13 novembre 2015, "Journée internationale de la gentillesse". Le soir, tard, attentats, mitraillettes...
Samedi 14. En un rythme obsédant, radios et TV disent et redisent les attaques, les coups de feu, les morts, les blessés. Dans la journée, je reçois par mail l'invitation à mettre une bougie sur le bord de la fenêtre le soir venu, message que je fais suivre.
Peu après, je reçois un mail d'un correspondant outre-Manche. Ce mail, rempli d'émotions, peut se résumer en substance :
- nos ennemis doivent bien se moquer de nos bougies
- nous devons apprendre à ces "ordures" à trembler de peur, et alors seulement nous pourrons porter le deuil
et surtout
- nous devons être des hommes !
Bien sûr, les bougies ne sont pas destinées à impressionner les assassins, mais bien à apporter quelque piètre réconfort moral à ceux qui ont échappé aux massacres, aux proches de ceux qui ont succombé. Par ailleurs, effrayer des gens prêts à se faire exploser en assassinant à tour de bras me semble quelque peu complexe.
Mais c'est surtout son "Be men !", "soyez des hommes" qui me plonge dans un abîme de perplexité.
Etre des hommes, qu'est-ce à dire ? Rouler des biscotos, manipuler armes et explosifs, être le plus fort... est-ce cela "être un homme" ? Oui, sans doute, d'une certaine manière, puisque les tireurs de Vendredi étaient des hommes.
Mais est-ce assez, est-ce tout ? Ne sont-ils pas des hommes, ceux qui refusent de pratiquer la violence, quitte à la subir ?
Qui est le plus homme ? Ben Laden, ou Jésus ?
Ben Laden était un homme, c'est sûr.
Mais Jésus aussi, Jésus de Nazareth, Jésus Christ, lui dont le concile de Chalcédoine disait qu'il est "vraiment Dieu et vraiment homme".
"Vraiment homme".
Sans doute faut-il du courage pour aller au feu, pour arrêter un terroriste, un assassin, ce n'est pas moi qui le minimiserait. Et cela aussi peut être une manière d'être "homme".
Mais il en faut aussi pour tenter de suivre la manière d'être homme du Christ.
Dans les années 1970, lorsqu'il y avait un attentat, c'était l'oeuvre de l'extrême-Gauche, on le savait.
Aujourd'hui, les "Brigades Rouges" et autres "Bande à Baader" ont cédé la place à d'autre fanatiques, dont les références ne sont plus puisées dans les oeuvres de Marx et Lénine, mais dans le coran.
Musulmans et terroristes, révolutionnaires persuadés que par leur "combat" (c'est le sens du terme "jihad") ils vont ouvrir un monde meilleur... c'est ça, leur manière d'être "homme", de se croire "homme", et c'est effectivement terrifiant.
Aussi, pour faire contrepoint à cette manière détestable d'être homme, je vous invite à prendre le temps de lire ce petit texte d'un musulman d'un autre genre, Mohamed Laroussi.
NB :
Pardonnez-moi du côté confus de ce billet...