Cigale du matin...
En relisant quelques lignes de Synésius de Cyrène, je tombais - dans sa première hymne - sur cette méditation dont le fond n'est pas sans évoquer la pensée du Livre des Proverbes (chap 30. 8-9), mais dont la chute me fit sourire.
Oui, il avait bien raison... les choses simples...
La force, la beauté, la fortune, la renommée, l'éclat de la royauté, qu'est-ce que tout cela, au prix de la méditation qui recherche Dieu ?
Qu'un autre soit habile à diriger un coursier ou à tendre l'arc; qu'un autre amasse des richesses et veille sur des monceaux d'or; qu'un autre, fier de sa chevelure qui flotte sur ses épaules, soit vanté pour ses attraits parmi les jeunes gens et les jeunes filles.
Pour moi, qu'il me soit donné de couler en paix des jours obscurs ! Qu'ignoré du reste des hommes je connaisse les choses de Dieu ! Que j'aie pour compagne la sagesse : précieuse dans le jeune âge, précieuse dans les vieux ans, elle l'emporte sur la richesse.
La sagesse, en souriant, me fera supporter aisément la pauvreté, inaccessible aux amers soucis de la vie. Puissé-je seulement avoir assez pour n'aller rien demander à la chaumière du voisin, pour n'être pas courbé, dans la détresse, sous le poids des cruelles inquiétudes.
Écoute le chant de la cigale qui boit la rosée du matin.
Notes :
J'avais placé, en 2008, les 10 hymnes de Synésius sur Archive : elles y sont toujours.
Et, la photo... je l'ai juste trouvée sur internet.