Monsieur le professeur
Il y a quelques temps, naviguant sur les ondes virtuelles de la mer internet, j'eu envie de jeter un œil à la "Mosaïque des Quatre Fleuves"… celle-là même que j'ai placé en haut de ce billet.
J'ai passé des années à quelques centaines de mètres de cette mosaïque… sans cependant saisir l'occasion d'aller la voir (il faut dire qu'à l'époque, le bâtiment qui l'abritait faisait office de tribunal d'instance). Bien sûr, cette mosaïque ne pouvait manquer de m'évoquer le musée archéologique local, que par contre j'avais visité, bien jeune encore, en compagnie du conservateur de l'époque… qui n'était autre que mon prof de latin.
De tous les enseignants que j'ai eu, il en est peu qui m'auront suffisamment marqué pour que je me souvienne vraiment d'eux : il fait partie de ceux-là.
Au fait, ce professeur, qu'était-il devenu, depuis tout ce temps ? Autant que je pouvais en juger à l'époque, il ne devait pas être loin de la retraite, alors maintenant…
Par désoeuvrement, je lançais une recherche sur son nom, et – outre diverses publications d'épigraphie latine – arrivais à ses coordonnées. Se pourrait-il que…
Dès le lendemain, je composai à tout hasard ce numéro de téléphone.
Une voix aigrelette, âgée et pourtant vive répond. C'est lui.
Je me présente… il se souvient de moi… nous papotons, et je propose de passer le voir lorsque d'aventure quelqu'occasion me portera dans ses parages. Il en est enchanté.
Il avait enseigné le latin et le grec (enfin, pas de grec à mon époque) et j'eus l'idée, en attendant de pouvoir passer le voir, de lui envoyer un texte à la fois curieux et intéressant sur lequel je planchais.
Quelques jours plus tard, il m'appelait pour me remercier, trouvant effectivement le texte intéressant, mais s'excusait – étant donné son grand âge – de ne pouvoir envisager de le traduire. (Ce que je ne lui avais d'ailleurs pas demandé).
Quelques jours encore, re-coup de téléphone : "Allez, je vous le traduis !"
Nous nous sommes alors lancé dans l'aventure. Lui avec sa connaissance du grec, moi lui resituant le texte dans un contexte liturgique orthodoxe (c'est important de comprendre le contexte, pour traduire…)
Et puis, de mon côté, la recherche des sources de ce texte. Et aussi, tenter de démêler dans l'histoire de ce texte, ce qui relève des faits avérés de ce qui n'est qu'hypothèse quelque peu hasardeuse.
Bref, ce petit amusement a abouti à un document que je suis en train de finaliser et – qu'avec son accord – je devrais pouvoir rendre accessible dans un délai raisonnable : patience.