Dans la foule, anonyme.

Publié le par Albocicade

La Jeune Cigale a "gagné" une entrée gratuite pour un grand parc d'attraction.

Je ne m'étendrai pas sur le côté modérément convaincant de ces "cadeaux empoisonnés" qui vous obligent à engager des dépenses (entrée de l'adulte accompagnant, trajet, voire hébergement) dont on se serait bien passées : c'est un autre aspect qui m'intéresse aujourd'hui.

 

C'est une banalité de dire que la foule est avant tout un lieu d'anonymat. Si en plus la foule en question est à des centaines de kilomètres de chez soi, la tentation peut être grande d'adopter des comportement extravagants que jamais on n'aurait dans son quartier ou son village : qu'importent les regards noirs ou interrogateurs que l'on peut susciter, il n'y a autours de soi que des étrangers qui ne savent rien de nous et que nous ne reverrons jamais.

Bien sûr, "Dieu voit partout et en toutes choses", mais c'est là une considération qui ne trouble guère la pensée de nos contemporains.

Pourtant, la foule est-elle un si bon garant d'anonymat ?

 

Revenons à la Jeune Cigale.

Elle est donc partie pour quelques jours en une ville fort éloignée, et passa une journée pleine, un lundi, dans un grand parc de divertissement (où elle se conduisit tout à fait correctement).

Le lendemain de son retour, sortant de la maison, elle entend une voix qui la hèle : "Salut ! Tu étais à Machintrucland, lundi ; ça t'a plu ?"

Dans l'encadrement d'une fenêtre de la maison mitoyenne – qui sert de résidence secondaire à un citadin fort sympathique – la tête d'une des petites filles dudit voisin épisodique, jeune fille vivant elle-même dans une troisième ville, fort éloignée aussi, et qui ne doit venir par chez nous que deux fois l'an.

Mais elle se trouvait, elle aussi, ce même lundi, dans ce même parc d'attraction.

 

Au fait, qui a parlé de l'anonymat que procure la foule ?

 

Publié dans Vie quotidienne

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