Le gang des Hauts-Talons
Chacun a, plus ou moins, entendu parler des yakuzas, ces gangsters japonais qui – en cas de faute – sacrifient une phalange d'auriculaire en gage de fidélité au gang. Marque indélébile, notion de clan, de groupe…
Si je peux encore comprendre ceci, il existe une autre pratique – plus récente, celle-la – qui m'échappe profondément.
S'étant plaintes de fort incommodantes douleurs au pied, quelques élégantes étasuniennes se sont vues proposer de se faire enlever leur petit orteil afin de pouvoir continuer de porter d'onéreux escarpins haut-perchés.
Sans doute, un orteil de moins – même à chaque pied – ce n'est pas grand-chose.
Certes, depuis bien longtemps il est dit et répété qu'il faut "souffrir pour être belle".
Et puis, c'est sans doute un "progrès" : l'être humain n'ayant pas à tenir compte des réalités de sa physiologie mais devant au contraire – paraît-il – plier cette réalité à ses désirs.
Ceci dit, si l'ablation d'un orteil pour adapter le pied à la forme de la chaussure est un progrès, je ne dois être que modérément progressiste.