Garçon ou fille ?

Publié le par Albocicade

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De tous temps, cette question a taraudé les esprits. Dès qu'une grossesse s'annonçait, il fallait deviner, estimer. Naître garçon ou fille, c'est pour la vie, et un prénom ça se choisit.

Tous les moyens étaient bons, et il ne manquait pas de dictons qui prétendaient apporter la réponse convoitée.

Selon ce que la femme enceinte avait envie de manger, par exemple : "bec salé, garçon ; bec sucré, fille" ou selon la répartition de la prise de poids de la dame en question : "gros bidon, garçon ; grosses fesses, gonzesse" (bon, j'arrête là).

Un médecin avait même trouvé un moyen infaillible de prédire le sexe du bébé en devenir : après auscultation, il annonçait à la future maman qu'elle attendait un garçon (ou une fille, selon l'humeur du moment) puis poursuivait "D'ailleurs, je le note dans mon carnet, à la date de ce jour." Puis il avait soin de noter exactement le contraire de ce qu'il avait annoncé. Avant de la laisser repartir, il lui recommandait toutefois une certaine discrétion : elle savait, mais n'avait pas besoin de la clamer sur les toits. Si la prédiction se réalisait, nul ne venait contester ; si par contre la parturiente déçue venait se plaindre d'un pronostic erroné, il prenait un air mi-soucieux mi-étonné, recherchait dans son agenda la date de la visite de la dame et lui montrait ce qu'il avait effectivement écrit en ajoutant d'un air peiné "Vous aurez mal compris, sans doute…"

 

Depuis l'invention de l'échographie, la question n'est plus "fille ou garçon", mais "tu veux savoir ou pas ?". Mais même ceci est en passe d'être obsolète.

 

Pour tout dire, c'était la préhistoire.

 

En effet, à quoi bon se poser ces questions puisqu'il est maintenant possible de changer de sexe au cours de sa vie ?

Changer de sexe, de "genre", d'identité non pas pour des causes physiques, génétiques, mais pour des raisons subjectives, un ressenti psychologique. Une personne ne se sent pas bien "dans sa peau", dans son "identité sexuelle", qu'à cela ne tienne ! A coup d'hormones, de bistouri pour ôter et greffer, d'un homme on fera une "femme", ou le contraire.

Et si la personne change d'avis ? Ben, tout est possible, non ?

Bref si l'évolution de la technique permet de transformer la vie en une sorte de bal masqué, pourquoi s'en priver ?

 

Certains diront que j'exagère, que je caricature… C'est vrai, mais peut-être pas tant que ça.

Disons que, quand je vois qu'un "homme" est "enceinte" ("homme" qui auparavant était une femme), je m'interroge. D'autant que ce n'est pas le premier… et probablement pas le dernier.

 

Sérieusement, c'est ça être de son temps ?

 

Précisions.

Je ne parle ici ni des techniques génétiques susceptibles d'être mises en œuvre pour "décider" du sexe des enfants à naître et qui empruntent plus à la philosophie de Mengele qu'à celle de Mendel, ni des cas réels d'hermaphrodismes qui existent et nécessitent  une prise en compte appropriée.

 

Publié dans Cigale en colère

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