L'ile
Un an après sa sortie en Russie, le voici en France. Version originale sous-titrée. Mais une sortie dans 35 salles seulement, uniquement des grandes villes. Je ne comptais pas le
voir avant des mois, des années peut-être.
Et puis, il y a quelques jours, lors d'un week-end en "double L" (c'est à dire, Luge et Liturgie), P. Nicolas me signale qu'il passe à 25 km de chez moi : inespéré.
Car j'en ai entendu parler, de ce film, que ce soit par des blogs, des critiques de cinéma ou par des amis qui - citadins - ont pu le voir.
Un film non pas en lenteur, comme j'avais pu le lire, mais "sans précipitation". Un film avec divers niveaux de lecture.
Selon ses attentes, son arrière plan, on y verra (liste non exhaustive) :
- de magnifiques images, et une belle histoire
- la complexité des relations de personnesayant un arrière plan différent qui toutes veulent ce qu'ils pensent être le mieux pour les autres (en particulier le "père Job", qui a
une idée bien précise de ce qui est "bien"), ce qui ne va pas sans maladresses
- les contradictions de la nature humaine (comment un homme aussi torturé par le remord peut-il être aussi porteur de vie ?)
- une mise en images d'épisodes authentiques de la vie de certains "startsy" et pères du désert (St Théophile de Kiev, les startsi d'Optino, St Paul le simple… et j'en
oublie)
- une peinture d'une "exception" dans le cadre de la vie de l'Union Soviétique de Brejnev
- une découverte de la vie de l'orthodoxie russe, avec ses paradoxes et ses richesses
- des gens "normaux" : qui prient, qui vivent, qui espèrent et qui ne comprennent pas, des gens avec leurs contradictions, leur foi... (j'ai même eu l'impression de reconnaître des
personnes que je connais).
Certes, pour qui n'apprécie dans un film que les coups de feu, les courses poursuites, et les jeunes femmes dévêtues, "L'île" pourra sembler manquer d'intérêt ; de même que
les inconditionnels du hamburger ont parfois du mal à passer à une nourriture "différente" (pourtant, c'est bon, les poireaux-vinaigrette, ou un potée auvergnate...)
En ce qui me concerne, je me suis régalé !
On notera que les affiches sont multiples :
Après l'affiche russe, magnifique
nous avons eu droit, en France à ceci, que j'aime beaucoup moins
Et si vous avez envie de savoir où il passe...
NB : je classe ce billet dans "Vie quotidienne", mais il serait tout aussi à sa place dans "Cigale en prière", "Ecologie -Théologie", voire même "Cigale sociale", tant ce qui sépare ces thèmes est plus de l'ordre de la nuance que de la différence...