La tête de l'emploi ?
Maintenant que mon livre est publié, il faut le faire connaître.
A cette fin, mon éditeur m'a gentiment suggéré de faire une vidéo de promotion qu'il placerait sur Youtube.
Bigre ! Voilà une chose qui ne m'est guère aisée. Pour le dire crûment, je suis aussi à l'aise face à une caméra qu'un Témoin de Jéhova dans une "rave party". C'est dire.
Mais bon, puisqu'il le fallait, j'ai donc improvisé un studio d'enregistrement vidéo dans un espace d'un mètre sur un mètre soixante, ayant suspendant à une porte tout un bric à brac de câbles, de baladeuses pour la lumière, un écran en guise de prompteur, un support de GPS ventousé sur un miroir pour tenir le téléphone caméra… Et cet improbable fourbi était sans doute ce qui était le moins désolant de ma prestation. Car il m'a ensuite fallu débiter mon laïus. Las ! Cerveau figé, je ne pus que lire en ânonnant, le regard fixé sur le petit texte de présentation que j'avais rédigé pour l'occasion et que je faisais désespérément défiler sur l'écran suspendu face à moi. Après plusieurs tentatives, je finis par sortir une petite vidéo de 3 minutes correspondant à peu près aux critères de l'éditeur. Désespérant de faire mieux, je l'envoyais donc, de sorte qu'elle est maintenant visible ici.
Mais franchement, je ne suis pas certain que ce soit une bonne "réclame".
Vraiment, non, je n'ai ni la tête de l'emploi, ni le cerveau fait pour.
Du coup, je vous donne par écrit mon petit texte de présentation.
[NB : On trouvera toutes les infos – y compris la liste des auteurs cités – sur mon blog de travail.]
Il ne vous reste donc plus qu'à acheter le livre et le lire (si ce n'est déjà fait), et à le faire connaître autours de vous…
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Pouvez-vous nous parler de votre livre ?
S'il est un domaine méconnu, c'est bien celui que l'on appelle – dans un fourre-tout facile – les "Chrétiens d'Orient".
Parmi leurs caractéristiques historiques, il convient de noter que ces chrétiens furent les premiers à être confrontés à l'islam. Un islam émergeant, puis conquérant puis dominant.
Depuis quelques décennies, les écrits de ces auteurs syriaques, coptes, arabes et autres commencent à être édités et traduits, et on découvre ainsi, au milieu de traités de médecine, de théologie, d'histoire, d'exégèse ou de philosophie une littérature de résistance, modérée dans ses propos, ferme dans son fond, face à la nouvelle religion.
En effet, dès le début, les musulmans convaincus que l'islam était la continuité de la révélation divine transmise par Abraham, Moïse, Jésus et bien d'autres, ne manquèrent pas de s'interroger sur le refus des juifs et des chrétiens à adopter la révélation que Mahomet affirmait transmettre. Et leurs interrogations se transformèrent vite en questions, critiques et reproches auxquels il fallut bien répondre et faire face.
Dans cet ouvrage, c'est à ces chrétiens – quelle que soit leur appartenance confessionnelle, car qu'ils soient nestoriens, jacobites ou melkites, face à l'islam, ils étaient simplement chrétiens – c'est donc à ces chrétiens que je donne principalement la parole, dans ce qui pourrait s'apparenter à une sorte d'anthologie.
S'agit-il simplement d'un livre d'érudition ?
Pas seulement. Car nombre des questions et reproches formulés à l'époque le sont encore aujourd'hui, et souvent dans les mêmes termes, et les réponses que ces chrétiens orientaux ont apporté dans leurs contextes historiques conservent toute leur pertinence dans les débats actuels de sorte que je me suis efforcé de mettre ces textes anciens en lien avec notre contexte moderne.
Est-ce un livre militant ?
D'une certaine manière, sans doute, car c'est aussi en tant que chrétien orthodoxe que j'aborde ces questions. Pour autant, il ne s'agit pas d'un brûlot polémique, et je ne pense pas que ceux de mes amis musulmans qui le liraient se sentiraient agressés. D'une certaine manière, il a pour but de ne pas laisser un chrétien actuel déconcerté, voire déstabilisé par le genre de questions, syllogismes et reproches que l'on peut entendre formulés par des musulmans trop zélés, et sans doute mal informés. Et ça, c'était déjà le but des auteurs que je cite.
Bien sûr, on ne couvre pas 14 siècles de débats dans un petit livre – une simple énumération bibliographique prendrait déjà des milliers de pages – et même si je donne in extenso deux documents – la lettre de l'évêque Paul d'Antioche à un ami musulman d'une part, et le débat entre un moine syrien et plusieurs lettrés musulmans d'autre part, je ne fais qu'effleurer le sujet. C'est pourquoi, j'ai placé en annexe – à l'intention de ceux qui voudraient aller plus loin dans cette démarche – pour chaque auteur que je cite une notice de présentation, ainsi que les références bibliographiques indispensables : si l'on sait quoi chercher, on trouve beaucoup plus aisément.