Le codex (1)
De retour d'une semaine au Royaume-Unis, la grande Cigale a offert à chacun un petit souvenir.
C'est ainsi que je reçus un objet atypique, une sorte de gros carnet.
Carnet ? A vrai dire, à peine l'avais-je entre les mains que je fus frappé par la ressemblance avec certains manuscrits anciens, en particulier ceux de Nag Hammadi.
C'est donc un codex en 5 cahiers de 24 folios de 11 par 15 cm (soit 240 pages), en papier de type artisanal, non ligné, relié de cuir frappé d'un lion.
J'ai toujours aimé l'univers de l'écrit (n'ai-je pas, il y a longtemps, entrepris une sorte de parcours de l'écriture, de la tablette d'argile à l'impression à caractères mobiles, en passant par la fabrication du papier, l'écriture au calame et la gravure de tampons d'imprimerie en bois) : c'est donc l'occasion de devenir… copiste.
Simple copiste, donc, et non calligraphe ou enlumineur, il ne faut rien exagérer.
Mais déjà ça, ce n'est pas rien.
Il faut déterminer les réglures, choisir les encres, sélectionner les textes à copier… et faire une multitude d'essais, de brouillons avant de passer à la réalisation finale.
J'ai déjà une petite idée de textes à insérer dans "mon" manuscrit, en diverses langues et alphabets.
Le premier est inspiré de la couverture. Il provient de l'Apocalypse, et donne le ton du recueil, l'idée directrice :
Et
dixit mihi
unus de senioribus
Ne fleveris: ecce vicit
Leo de tribu Iuda,
Radix David
ce qui se traduit
"Et un des Anciens me dit :
ne pleure pas, voici qu'il est vainqueur,
le Lion de la tribu de Juda,
la Racine de David"
A suivre…